[Réforme du permis] La DSR annonce une enquête statistique avant l’été

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Réforme permis DSR annonce étude statistique

Les articles de PermisMag ne sortent généralement pas du « petit monde » de l’auto-école. Notre article d’il y a deux semaines — intitulé Refonte de l’arrêté de 2009 : quelles conséquences sur les écoles de conduite ? — a fait exception puisque le sujet a été repris par Le Canard Enchaîné, Le ParisienBFM TV, 20 Minutes, La Tribune et par une bonne partie de la presse généraliste. A priori anodin, le sujet de la refonte de l’arrêté de 2009, risque en effet d’avoir un fort impact sur les écoles de conduite mais également sur les candidats. Il donne lieu en coulisses à des grandes manœuvres de lobbying de la part de tous les acteurs.

Des propositions diverses et variées

Sollicités par les médias, les principaux acteurs de la professions se sont défendus de vouloir faire « augmenter le prix du permis de conduire » et ont présenté des mesures destinées à régler le problème de places d’examen :

  • Dans un communiqué de presse, Mobilians ESR demande un allongement de la formation initiale. L’OP majoritaire demande à faire passer « la formation minimum obligatoire de 20h à 28h aura pour conséquence de ne plus mentir aux Français et de baisser le coût final du permis de conduire de 35h à 28h. Ainsi les coûts pour les élèves seraient réduits d’au moins 7 heures, tout en permettant davantage de succès et une meilleure sécurité. »
  • De son côté, Patrick Mirouse, président du Groupe ECF, défend la mise en place d’un test de niveau en fin de formation. Ce test, dont les modalités exactes restent à définir, permettrait de s’assurer que seul les élèves dont le niveau est suffisant puissent se présenter à l’examen. Il pourrait être effectué sur un simulateur, à l’instar des tests de perception des risques pratiqués en Belgique. Une proposition également soutenue par Karl Raoult, vice-président du réseau CER, depuis plusieurs mois.
  • Du côté des plateformes, la tendance est à la défense du statu quo. Édouard Rudolf, cofondateur d’En voiture Simone a déclaré au Parisien : « De vieux acteurs traditionnels veulent changer la loi pour brider l’innovation et prendre en otage le pouvoir d’achat des Français. »

La DSR ordonne une étude d’impact

Certaines idées mises en avant peuvent être intéressantes… à conditions de s’assurer qu’elles soient efficaces. Pour ce faire, les prises de décisions doivent s’appuyer sur des données chiffrées, fiables et surtout publiques (pour éviter qu’elles ne soient manipulées).

Nous dénoncions dans notre article une réforme menée à l’aveugle, sans données et sans aucune étude d’impact. Une réforme qui pénaliserait financièrement certains élèves, sans forcément régler les problèmes de place existants, ni augmenter les marges des écoles de conduite. Bref, une réforme « perdant-perdant »

Il semblerait que nous ayons été entendus puisque la DSR a mis la réforme en pause. Interrogée par Le Parisien, Florence Guillaume déclare que « rien n’a été acté, aucune décision n’a été prise ». La Délégation attend les résultats d’une vaste étude statistique sur le parcours des apprenants, qui sera rendue avant l’été et guidera l’arbitrage définitif concernant l’arrêté de 2009 qui fixe le cadre de l’enseignement pratique de la conduite.


Cette étude sera probablement confiée au Bureau de la Qualité et de la Modernisation des examens (BQME), nouvellement créé au sein de la DSR. Pour être sérieuse et crédible, elle devra répondre à un certain nombre de questions :

  • elle devra démontrer la corrélation entre l’augmentation du nombre de leçons et le taux de réussite (en particulier pour les candidats qui passent moins de 28 heures) ;
  • elle devra calculer l’impact attendu au niveau national et départemental sur les taux de réussite et les délais de présentation ;
  • elle devra chiffrer précisément le nombre de candidats qui passent en moins de 28 heures, ainsi que le nombre de leçons supplémentaires qu’ils devront prendre en cas d’allongement des formations, mais aussi l’impact financier pour ces candidats ;
  • enfin, elle devra analyser l’impact économique sur les écoles de conduite, en matière d’emploi et de salaires. Avoir à produire 1 million de leçons de conduite supplémentaires, dans un marché en pénurie de main d’oeuvre ne sera pas sans conséquences…

PermisMag annonce d’ores et déjà qu’il sollicitera la DSR (et possiblement la CADA) pour que les données brutes et les résultats de l’étude soient rendus publics.

Que retenir ?

La profession fait face à un ensemble de défis : pénurie de main d’œuvre, manque de places d’examen, délais de présentation trop longs, marges trop faibles et augmentation de la mortalité sur les routes. Plutôt que de s’affronter par médias interposés, la profession gagnerait à se parler et à se mettre d’accord sur les mesures à prendre pour résoudre chacun d’entre eux.

La DSR a un rôle à jouer ! Elle doit rassembler l’ensemble des acteurs (organisations professionnelles, réseaux, plateformes, éditeurs, syndicats d’inspecteurs, associations de consommateurs, etc.) autour de la table afin de trouver des solutions, sans arrière pensées et sans petits calculs politiques ou économiques.

Le dernier mot restera au politique. Le président Macron a fait d’un permis de conduire un symbole. Malgré toutes les tentatives de lobbying des uns et des autres, il est probable que les marges de manœuvre de la DSR soient en réalité très faibles. La Déléguée interministérielle, Florence Guillaume, a déclaré au Parisien : « nous avons besoin de réfléchir sereinement, de peser les choses, mais j’aurai à cœur qu’il n’y ait pas de surenchère dans le coût du permis, qui est un outil de mobilité, et à ce titre absolument précieux. » Tout est dit !

 


15 Commentaires

  1. C’est du gros n’importe quoi, juste du vent et de l’agitation pour rien par des gens qui veulent juste parler pour ne rien dire et qui comprennent pas grand chose.
     » produire 1 million de leçons de conduite supplémentaires, dans un marché en pénurie de main d’œuvre ne sera pas sans conséquences… » 😀 les élèves font déja en moyenne 35H ! il n’y aura donc aucune heures de plus à faire.
    c’est actuel et factuel, 70% des élèves prennent entre 30 et 40h.
    Donc :
    1 passer à 28h obligatoire contre 20h, ne changera absolument rien, ni en prix, ni en durée ni en réussite.
    2 il n’y aura pas plus de réussite puisque les élèves font déjà 35h en moyenne avec le taux de réussite actuel.
    3 il n’y aura aucun impacte du le nombre de places d’examens puisque les coéf sont déjà basé sur une moyenne à 30h par élève pour calculer nos ETP !!!!!
    Il y a un moment, faut juste réfléchir un peu à ce qu’on dit. Là, on est dans le Don Quichotte, et le grand brassage d’air des moulins à vent, pour faire semblant de se battre et défendre les intérêts de chacun.
    La seule chose que ça impliquerai, c’est l’image du gouvernement qui voudra passer pour le garant d’une sécurité routière plus importante, en obligeant les auto école à appliquer pour 28h le même prix que pour les 20h ? ou à renforcer l’image de notre profession qui a déjà la réputation de voleur et de pompe à fric. Bref, une sacré bande de guignoles qui vont encore affaiblir tout un système déjà bien bancal.
    Il ne faut pas rêver, des solutions, il n’y en a pas 36 milles. Ouvrez les yeux et regardez les chiffres !!!!!
    Pour que le permis soit moins cher, il faut que l’état le finance en partie au minimum, voire en totalité si on estime que c’est de l’éducation comme l’éducation nationale.
    Pourquoi ? parce que le taux de rentabilité moyen d’une Auto école est de 3,5%.
    ça veut dire quoi ? qu’il faut faire 100 000euros de chiffre d’affaire en moyenne pour faire 3500€ de bénéfice ! (faut pas casser une voiture ni avoir un pépin avec ça !)
    Et 100 000€ de chiffre d’affaire, il faut être au minimum 2 personnes qui travaillent.
    ça à quoi comme conséquence ?
    1 impossible de baisser les prix, il n’y a pas assez de benéfice, c’est pas pour rien qu’énormément d’auto école ferment.
    2 impossible de trouver des enseignants, parce qu’on ne peut pas les payer plus ! Plus personne ne veut avoir le cul dans une bagnole 8h par jour pour un salaire en moyenne de 1500€ net ! avec toutes les responsabilité et la fatigue que ça génère. Même pour les auto école en ligne, les indépendant sont déjà à bout de souffle en travaillant à un tarif hyper bas.
    Pourquoi ? parce que le prix du permis est trop bas !!!!
    Donc la seule solution, c’est augmenter le prix du permis et si l’état veut un permis moins cher, il doit prendre a sa charge une partie de celui-ci, mais je ne crois pas que ça soit dans ses plans actuel de dépenser plus d’argent 🙂 donc tout ça, c’est juste du vent.

    • Bonjour Bruno,

      Vous écrivez « c’est actuel et factuel, 70% des élèves prennent entre 30 et 40h. » sans indiquer vos sources. A notre connaissance, personne ne dispose actuellement de ces données… d’où justement l’étude statistique diligentée par la DSR.

      Si l’on part du principe que vos chiffres sont bon, il y a 30% des élèves qui passent le permis en moins de 30h… donc environ 400 000 élèves qui devront rajouter entre 1h et 8h de conduite.

      Le chiffre de 1 millions d’heures supplémentaires était donné à titre d’exemple. Il se peut que ce soient 500 000 heures supplémentaires ou 2,5 millions.

      Pour le reste, attention à ne pas confondre les notions de « minimum », « maximum » et « moyenne » dans votre raisonnement.

      => « passer à 28h obligatoire contre 20h, ne changera absolument rien, ni en prix, ni en durée ni en réussite. » C’est FAUX, cela changera pour les candidats qui passent le permis en moins de 28 heures.
      => « il n’y aura pas plus de réussite puisque les élèves font déjà 35h en moyenne avec le taux de réussite actuel. » C’est très probablement FAUX, il faut pour le savoir mesurer l’augmentation des taux de réussite pour les élèves qui font actuellement moins de 28h et qui seraient soumis à un minimum plus élevé.

      Attendons l’étude, demandons à la DSR de rendre les données publiques et débattons ensuite à partir de vrais chiffres.

  2. La formation minimum obligatoire de 20h à 28h aura pour conséquence de ne plus mentir aux Français et de baisser le coût final du permis de conduire de 35h à 28h.

    Abracadabra !!!!!

    Si les élèves suivent 35 heures de cours, c’est parce qu’ils en ont réellement besoin. Pourquoi cela changerait-il si nous modifions le volume d’heures minimum ? Je suis conscient de ne pas faire partie de l’élite de la nation, mais je ressens un certain décalage entre les « représentants » de la profession, les responsables politiques et moi-même.

  3. Je vais être trivial: que le permis coûte cher n’est pas notre problème ! Est-ce qu’on se pose les mêmes questions quand il s’agit de s’acheter le dernier téléphone à la mode dont nos jeunes sont si friands ? A t’on entendu un énarque s’émouvoir du prix de ces machins qui globalement ne leur servent qu’à regarder des débilités sur tik-tok ? Le permis est une nécessité ? Il suffit de se donner les bonnes priorités au lieu de nous presser comme des citrons. On veut assainir le système ? Arrêtons cette course stupide au moins disant qui gangrène tout. Un prix minimum élevé (certains pays frontaliers au pouvoir d’achat directement comparable sont déjà à 75€/h) et des contraintes interdisant/empêchant toute forme de pirouette sur les tarifs auraient tôt fait de faire le ménage. Si on ajoutait un système de bonus/malus du seuil de réservation en fonction des taux de réussite et du nombre de leçons dispensées, ça ne ferait qu’accélérer le grand ménage dont a besoin la profession. Mais pour ça il faudrait un peu de volonté (et ça risquerait de ne pas remporter l’adhésion de nos décideurs-boutiquiers).

  4. Au lieu de voir que la vie parisienne, et penser que faire du chiffre, il vaudrait mieux regarder rendez vous permis qui est une véritable merde, laisser la porte ouverte aux extérieures quand il y a pas d’inspecteurs c’est vraiment ridicule et encensé !!!

    Rendez-vous permis est une catastrophe sans compter le stress de devoir cliquer des ânes pour avoir au mois des places !!!

    Qu’ils règles déjà les problèmes à la base, pas besoins d’un bac plus 5 pour cela et d’autre part le code de la route tout pourri depuis 2016 ou il y a moins de panneaux, agitez vous le cerveau avant de prétendre toujours n’importe quoi !!!

  5. La conduite accompagnée reste la meilleure formation et elle a complètement chutée avec le permis à 17 ans! Il faudrait commencer la aac plus tôt ! Les assurances ne jouent plus le jeu et les différences de tarifs entre les aac et les b ne sont plus incitatives.
    Les taux de réussites des plate-formes en ligne sont beaucoup trop faibles et elles sont trop gourmandes en places, elles ne pensent qu’à largent au détriment de la qualité et cela penalise l’ensemble des auto écoles !
    Nous recevons quotidiennement des demandes de leurs élèves qui n’ont pas de places de permis suite aux échecs à répétition!
    Leurs pseudos indépendants se moquent des réussites, ils n’ont pas de comptes à rendre comme une ae de proximité.
    Il y a bien des choses à faire pour que cela tourne rond et en priorité responsabiliser ces » bouffe places »!

  6. Le réaction de Rudolph est magique : monsieur disruption qui se plaint! J’adore!

    Le point de départ de la durée de formation reste le code de la route. Tant que l’ETG sera aussi creux, il y a peu d’espoir d’avoir des élèves performants en voiture. Tant qu’il n’y aura pas d’obligation d’enseignement en présentiel, il y a peu d’espoir d’avoir des élèves impliqués.
    Problème : remonter le niveau de l’apprentissage et de l’examen théorique va brutalement heurter le moral des élèves.
    Et tout ceci n’est que le résultat de l’obsession gouvernementale de faire baisser le prix du permis. Non seulement le prix n’a pas baissé (petit clin d’œil à madame Dumas) mais le niveau a baissé (gaspillage de places d’examen).

  7. Le vrai fond du problème est cette volonté de faire du moins-disant un mètre étalon. La qualité de l’enseignement n’est plus valorisée car seul les prix bas focalisent l’intérêt, d’où les combinent pour trouver l’équilibre économique. Moins-disant en terme de niveau. Tant pour l’ETG que pour la pratique, le niveau d’exigence a été réduit à néant. On a nivelé par le bas et après on s’étonne que les résultats soient si infâmes… On récolte ce qu’on a semé ! Qu’on mette un tarif minimum à 75€/h (comme la majorité des artisans et comme dans d’autres pays frontaliers qui ont des niveaux de vie comparables), qu’on relève les exigences des examens, qu’on applique au seuil un système de bonus/malus en fonction des taux de réussite et du nombre moyen de leçons dispensées et tout ce qui gangrène notre métier aura tôt fait de disparaître du simple fait que les élèves en voudront pour leur argent. L’argent et les exigences sont les seules vraies clefs du problème mais dans notre pays ce sont 2 tabous. A force de vouloir un permis moins cher que pas cher, un permis plus facile (on se demande pourquoi et surtout où sont passés les ambitions de la sécurité routière) on a tout détruit. Les formations et l’image du métier sont déconsidérées, les acteurs de la profession démotivés (d’où les difficultés de recrutement), les capacités des jeunes conducteurs réduites à néant, les comportements sur les routes en dégradation constante (une formation/éducation creuse se délite très rapidement une fois le jeune conducteur seul au volant car les acquis sont trop légers pour être fixés durablement). Au nom du principe de la concurrence et d’une conception sociale fumeuse du permis de conduire on a rayé d’un trait de plume tout ce qui fait la base de l’éducation. On a réduit la formation au rang de simple produit marchand. Les élèves veulent juste du pas cher veulent des dates d’examen et ça s’arrête là. Tant qu’on aura pas compris que l’apprentissage est régi par les principes de la psychologie humaine, au premier rang desquels l’opportunisme, on brassera du vent. Le moins-disant ne mènent qu’à la médiocrité.

  8. Le plus dramatique est de constater que les arguments des parties sont à mille lieux de toutes considérations pédagogiques. On parle de pouvoir d’achat, de pseudo difficulté etc.. mais rien concernant la qualité, le niveau de formation, tout ce qui est censé être l’essence de notre métier et de la Sécurité Routière…

  9. Bonjour,
    Sans avoir la prétention de détenir La Solution, il me semble en effet que, comme l’évoquent certains, notre rôle d’enseignement n’a qu’un très lointain rapport avec l’épreuve qui sanctionne la formation…
    Preuve s’il en est, l’arrêté d’agrément délivré par le préfet nous autorise à enseigner à titre onéreux, un point c’est tout.
    Nulle part est stipulé notre intervention concernant l’examen du permis de conduire.
    Seul le contrat type, digne héritier de la règlementation AAC charge les auto-écoles de la responsabilité de présenter ad vitam aeternam leurs élèves aux examens.
    Il y a plus de 25 ans avait circulé une idée qui , malheureusement, est restée sans suite :
    1/ confier l’évaluation de départ aux IPCSR qui détermineront sans subir de pression le volume de formation nécessaire pour mener à bien la formation. L’avantage est que s’il y a une file d’attente et des délais à supporter par l’élève, cela se déroule en amont de la formation…
    2/ que le futur candidat se charge lui-même des démarches administratives (retour à une gestion nominative des inscriptions) et soit personnellement convoqué pour passer les épreuves. On notera que les dispositifs actuels (ANTS, RDV PERMIS) rendent possible ce système.
    3/ que le candidat se rapproche d’un établissement d’enseignement afin de se former en vue d’honorer ses convocations aux épreuves.
    L’inconvénient résidait dans le besoin accru en terme d’IPCSR (évaluation de départ + épreuves permis)…
    Avait alors été proposé une solution qui n’impliquait pas le recrutement de fonctionnaires supplémentaires.
    A l’issue de la formation (nombre d’heures de formation déterminé lors de l’évaluation), le requérant se voyait autorisé à conduire (seul ? accompagné ?) durant une période de probation qui découlait sur l’attribution d’un permis définitif. Cette période probatoire incluant des « piqures de rappel » afin de vérifier qu’il conduit et progresse.
    Seuls les requérants en désaccord avec l’établissement à l’issue de leur formation gardaient la possibilité de faire appel à un IPCSR afin de trancher. En cas d’avis négatif, l’apprenti conducteur continuait sa formation (volume de formation complémentaire à effectuer déterminé par l’IPCSR) mais, en cas d’avis positif, le requérant se voyait directement délivré son permis de conduire (avec ou sans période probatoire ?).
    L’inconvénient était le surcoût entrainé par ces « piqures de rappel » et/ou passage devant l’expert. D’où la recherche de systèmes de financement des formation.
    Permis à 1 € / jour ? merci M. RAFFARIN mais on nourrit les banques avec de l’argent public (80 millions d’euros par an en intérêts sur les prêts) et, on ne fait qu’étaler la dette.
    Livret d’épargne permis de conduire ? BERCY a dit NON ! et encore faut-il pouvoir épargner.
    La solution était simple et sous nos yeux : faire prendre en charge une partie de la formation par les acteurs du monde automobile. Ils tirent profit des efforts financiers consentis en amont par leurs futurs clients ou de leur famille sans la moindre contrepartie.
    En premier lieu, ce sont les compagnies d’assurance qui profitent de l’investissement financier personnel des candidats.
    Conducteurs mieux formés = moins de risque = moins d’accidents = moins de remboursement = plus de profits !!! Le paradis sur terre en somme !!!
    Viennent ensuite les constructeurs automobiles et réseaux de ventes de véhicules d’occasion, les pétroliers, les manufacturiers de pneumatiques, etc, qui ont tous intérêt à ce que le permis de conduire reste financièrement accessible à un maximum de personnes sans quoi, le nombre de leurs clients va forcément chuter de façon vertigineuse et leurs profits avec. Vous souvenez-vous du prix des carburants durant la période COVID ?
    A noter que, mis à part les compagnies d’assurance, tous relèvent des mêmes conventions collectives que nous. Ça aussi, ça fait quand même réfléchir…
    Bref, quel jeune d’hier comme d’aujourd’hui refuserait d’être aidé par RENAULT, AXA, TOTAL et MICHELIN pour financer sa formation à la condition de rouler en RENAULT, s’assurer chez AXA, faire le plein chez TOTAL et s’équiper en pneus MICHELIN ?
    Quels seraient les avantages à tirer de telles solutions aujourd’hui ?
    Pour l’Etat, avantages sans doute moindres, les effectifs d’IPCSR devant être maintenus pour réaliser les évaluations et les quelques épreuves pratiques. En revanche, l’Etat pourrait réellement mener une politique de sécurité routière en fixant le niveau de compétence à atteindre par les futurs conducteurs.
    Pour les auto-écoles, de vrais tarifs et une valorisation des enseignants compétents au détriment de ceux qui « vendent » des leçon en attendant une place d’examen. On peut même imaginer de nouvelles façons de dispenser la formation en sortant du schéma 1élève / 1 voiture / 1 moniteur / 1 heure (CF contrat type)…
    Enfin, pour les élèves, candidats, requérants, apprentis conducteurs, peu importe le nom qu’on leur donne, l’accès à de vraies formations, complètes, performantes et sans crainte d’avoir à débourser « un pognon de dingue » pour la mener à terme…
    On voit bien que le problème ne se situe ni au niveau de l’Etat, ni au niveau des auto-écoles mais relève bien du financement des formations. Tant que nos politiques et / ou acteurs du monde automobile feront la guerre à un « permis trop cher » au lieu de promouvoir un « permis plus cher « , il n’y a aucune chance que les choses s’arrangent. Atteindre des objectifs ambitieux en matière de sécurité routière nécessite de former et surtout de mieux former les conducteurs. Un coût forcément plus élevé mais qui permettra de réaliser de colossales économies en réduisant l’impact de l’insécurité routière dans notre société…
    Cela fait plus de 40 ans que j’enseigne la conduite ET la sécurité routière, 40 ans que je vois nos gouvernants brasser de l’air en changeant la manière de découper le gâteau (MAYET, NMA, MNA, RDV PERMIS). Peut-être un jour prendront-ils le problème dans le bon sens et opteront pour d’autres solutions que « demain, on rase gratis » !!!
    Bon courage à tous !
    A voir pour les plus jeunes : Méthode MAYET > https://questions.assemblee-nationale.fr/q12/12-75136QE.htm

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