Le prix du permis de conduire: un peu de bon sens!

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Les températures baissent, l’automne approche à grand pas… et avec lui la saison des marronniers. Tous les ans (ou presque) les grands médias nationaux sortent un « dossier spécial » sur le prix de l’immobilier, le classement des meilleurs écoles de commerce ou sur les réseaux francs-maçons. Le prix du permis de conduire ne fait malheureusement pas exception!

La semaine dernière l’association de consommateurs CLCV publiait une enquête à ce sujet intitulée « Tarifs des auto-écoles : Un affichage incomplet, un coût du permis hétérogène ». Cette enquête de 14 pages, réalisée sur une période de 6 mois, porte sur 665 auto-écoles dans 45 départements de la métropole.

À l’issue de cette enquête, la CLCV réclame :

  • Des contrôles réguliers dans l’affichage des tarifs ;
  • L’élaboration d’un contrat-type ;
  • L’affichage précis du contenu et du prix du forfait 20h, mais également du budget pour 30h (ce qui correspond davantage à une formation moyenne) ;
  • Une baisse de la TVA sur l’enseignement de la conduite ;
  • enfin, elle salue la mise en place (prochaine?) de la plateforme gouvernementale.

Ces revendications n’apportent rien au débat dans la mesure où elles reprennent des pistes du rapport Dumas remis il y a 6 mois au Premier Ministre. Elles visent à obtenir une meilleure information du consommateur et plus de transparence (comment être contre?).

Le problème de cette étude est double : d’une part la récupération médiatique dont elle a fait l’objet et d’autre part son silence total au sujet des plateformes et de leur manque de transparence.

L’obsession du « prix » du permis

Comme souvent, par paresse, par manque de connaissance du sujet ou par sensationnalisme, les journalistes choisissent de se concentrer sur l’aspect uniquement financier de la formation à la conduite. Avides de clics (synonymes de recettes publicitaires) les sites d’information se sont saisis du sujet :


Si l’on passe outre le fait que parler du « prix » du permis n’a aucun sens (dans la mesure où le permis ne s’achète pas), inciter les consommateurs à prendre en compte prioritairement ce critère est pour le moins trompeur, à plusieurs égards.

Écrire « le prix du permis de conduire varie du simple au double » c’est sous-entendre qu’il existe des établissements vertueux qui pratiquent le « juste prix » alors que d’autres font payer aux élèves le « double » du prix. La réalité n’est pas celle-là. Les auto-écoles qui pratiquent les prix d’appel les plus bas sont souvent celles dont la tarification est la plus opaque… Ce sont ces auto-écoles qui ont les marges les plus faibles qui ferment les premières quand l’activité ralentie.

Le prix d’un forfait 20h ou 30h n’est pas le prix payé par l’élève en fin de formation. Comparer le prix d’un forfait n’a pas de sens. Si comparaison il y a, c’est le tarif « permis en main » qu’il faut regarder.

Écrire « le prix du permis de conduire varie du simple au double » c’est sous-entendre que les établissements qui pratiquent des prix plus élevés que la moyenne s’enrichissent indûment, sans prendre en compte que tous ne sont pas soumis aux même charges. L’étude le souligne1 mais c’est une informations que la presse ne reprend pas.

Avant de déclarer que passer le permis est cher ou pas cher, il faut comparer ce qui est comparable, c’est à dire :

  • le coût d’une formation à la conduite en rapport avec d’autres formations / d’autres dépenses de la vie courante (voir notre article Prix du permis de conduire, pourquoi Monsieur Macron se trompe de combat ? à ce sujet) ;
  • les tarifs pratiqués sur une même zone géographique (à l’échelle d’une commune par exemple) ;
  • les tarifs pratiqués à prestation identique.
  • « Comparaison n’est pas raison » : et la qualité dans tout ça?

    La raison d’être d’une association de consommateurs est d’aider le consommateur à faire les bons choix. Dans le cas de l’enseignement de la conduite, ce choix se résume à choisir l’école de conduite la plus adaptée à sa situation. En mettant l’accent sur le coût de la formation, l’étude de la CLCV oublie un aspect pourtant essentiel : la qualité de la formation !

    Définir ce qu’est une auto-école de qualité est pour le moins compliqué. Le Ministère de l’Intérieur s’y est essayé avec la mise en place de son label. Ce label n’est pas une garantie en soi (une auto-école qui n’est pas labellisée peut être une auto-école de qualité et inversement). Cette étude aurait été intéressante et innovante si elle avait proposé de nouveaux critères de qualité et qu’elle les avait analysés. Ce travail reste à mener…

    Si l’on se place du côté du consommateur, une « auto-école de qualité » est une auto-école qui permet à ses élèves :

    1. d’obtenir son permis (et au-delà d’être un conducteur responsable) ;
    2. dans des délais raisonnables ;
    3. pour un coût modéré ;
    4. dans une ambiance conviviale.

    Des indicateurs restent à mettre en place pour mesurer ces critères. L’idéal serait d’avoir un indicateur qui synthétise ces différents éléments. Les avis laissés par les anciens élèves sont un bon indicateur, pourvu qu’ils soient vérifiés.

    De la transparence? Oui, mais pour tout le monde…

    Les exigences formulées par la CLCV pour plus de transparence sont louables en soi! On notera tout de même un grand absent de cette étude : les auto-écoles en ligne !

    Après avoir enquêté 6 mois sur le sujet, la CLCV ne mentionne nulle part ces nouveaux acteurs qui eux, tout particulièrement, mériteraient de se voir imposer plus de transparence. Taux de réussite, tarifs, nombre de candidats… ces auto-écoles 2.0 publient des chiffres plus que discutables. Les candidats, futurs consommateurs, auraient bien besoin de le savoir…

    1 L’étude de la CLCV mentionne bien que « les auto-écoles déterminent librement leurs tarifs et que les établissements n’ont bien évidemment pas les mêmes charges (loyers, impôts …) selon qu’ils soient situés dans des grandes ou des petites villes, à Paris ou en région. »

    Pour aller plus loin :


3 Commentaires

  1. Quand est-ce que ces merveilleux illuminés vont comprendre que les clefs d’une formation réussie ne sont pas uniquement entre les mains de l’enseignant ? Un enseignant explique, montre ce qu’il faut faire, comment il faut le faire, trouve les exercices pour faire travailler l’élève MAIS c’est à l’élève de travailler pour parvenir à faire ce qu’on attend de lui. Donc le coût d’une formation dépend grandement des aptitudes et de l’implication de l’élève. A force de répéter les mêmes âneries, ils poussent leurs lecteurs dans la gueule du loup. Paresse, ignorance et bêtise, les 3 piliers de notre société moderne.

  2. Je suis entièrement d’accord avec Eric
    C’est tout à fait ça
    Il ne peut pas y avoir un seul enseignement de la conduite qui puisse dire le contraire
    Parce que on vit ça au quotidien
    Ce gouvernement qui fou tout en l’air
    Par rapport a ce permis de conduire
    Et à bien d’autres choses
    Ils ne savent rien
    C’est pourtant pas compliqué ils ont quand même tous passé leurs permis de conduire
    Ils ont quand même pas tous passé leur permis de conduire en 20 h de conduite
    Mais c’est quoi ces 20 h de conduite
    Le nombre de leçons de conduite c’est par rapport à l’élève
    Je pense que nous sommes tous écœurés par toutes ces personnes
    Qui pondent des lois qui ne tiennent pas debout
    J’arrête la parce qu’il y aurait encore 1 million de choses a dire

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