Les propositions de réforme de l’ECF pour une mobilité plus sûre

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Propositions ECF pour la mobilité et le permis de conduire

Dans un contexte où la sécurité routière et l’accessibilité à la mobilité sont devenues des priorités, le groupe ECF (École de Conduite Française) a proposé – lors de son dernier congrès annuel à Split (Croatie) – plusieurs pistes de réformes visant à transformer l’apprentissage et l’adaptation à la conduite. Ces initiatives couvrent plusieurs aspects de la formation à la conduite, de l’accompagnement des jeunes aux besoins des seniors, en passant par une évaluation plus rigoureuse des compétences.

1. Abaisser l’âge de l’AAC à 14 ans : un accès anticipé à la mobilité

L’ECF propose de permettre aux jeunes de commencer l’apprentissage anticipé de la conduite (AAC) dès 14 ans, considérant cet âge comme un « carrefour de toutes les mobilités ». À cet âge, les jeunes acquièrent les bases de l’autonomie et sont déjà exposés à différents modes de transport. Cette initiative viserait à leur permettre d’intégrer progressivement les bonnes pratiques et les règles de sécurité en matière de conduite, à travers une formation étalée sur plusieurs années.

L’avantage de cette approche réside dans la période prolongée de pratique, qui renforcerait la confiance et les réflexes des jeunes. Ils auraient trois ans de conduite accompagnée jusqu’à 17 ans, âge auquel ils pourraient passer leur permis de conduire. Cela offrirait une expérience de conduite étendue, permettant aux jeunes de faire face à une plus grande variété de situations et d’apprendre à gérer les risques de manière responsable. Une modification du Code de la route serait nécessaire pour abaisser officiellement l’âge d’entrée en AAC.

2. Évaluation finale de formation : un bilan obligatoire pour plus d’efficacité

Face aux difficultés liées à la gestion des places d’examen et aux faibles taux de réussite, l’ECF recommande l’introduction d’un bilan de compétences pour les candidats à la fin de leur formation au permis de conduire. Cette évaluation serait réalisée par l’auto-école elle-même pour juger si le candidat est prêt à passer l’examen pratique.

En permettant aux candidats de n’être présentés aux épreuves que lorsqu’ils sont prêts, cette mesure limiterait le gaspillage des places d’examen et optimiserait l’efficacité du système de formation. En outre, cette évaluation pourrait être réalisée en partie sur des simulateurs, offrant ainsi une méthode pratique et économique d’évaluation. L’objectif est de rendre le parcours de formation plus cohérent et de garantir que seuls les candidats ayant acquis un niveau de compétence suffisant se présentent aux épreuves finales.

3. Formation post-permis obligatoire : sécuriser les conducteurs novices

L’ECF propose d’étendre la formation post-permis, aujourd’hui optionnelle, à tous les nouveaux conducteurs. Actuellement, seulement 3 200 des 800 000 nouveaux titulaires du permis suivent cette formation. En effet, malgré l’importance de cette étape pour la sécurité, peu y participent, notamment en raison du coût, de la durée et d’une sensibilisation insuffisante.

Pour améliorer la sécurité des conducteurs novices, l’ECF suggère de rendre cette formation post-permis obligatoire et de la financer grâce aux 2 milliards d’euros annuels issus des amendes routières. Dispensée dans les six à douze mois suivant l’obtention du permis, cette formation, d’une durée de 7 heures, renforcerait les compétences acquises en formation initiale en abordant les défis auxquels les jeunes conducteurs font face dans leurs premiers mois de conduite autonome. Cette mesure vise à réduire l’accidentalité élevée des jeunes conducteurs, qui restent particulièrement vulnérables sur les routes.

4. Accompagnement des seniors : une adaptation de la conduite à chaque âge

Enfin, l’ECF propose des solutions pour les conducteurs seniors, en leur offrant des outils et des méthodes pour évaluer et adapter leurs capacités de conduite en fonction de leur âge. Avec les avancées technologiques et l’allongement de l’espérance de vie, de plus en plus de seniors souhaitent maintenir leur autonomie en continuant à conduire, même si leurs aptitudes peuvent évoluer avec le temps.

Pour répondre à ces besoins, l’ECF propose un programme d’accompagnement des seniors, incluant une auto-évaluation guidée, des séances de sensibilisation aux nouvelles technologies de conduite (comme les aides à la conduite) et des formations pour gérer des situations spécifiques (telles que la conduite de nuit ou en conditions météorologiques défavorables). Ce programme permettrait également aux seniors de connaître les signes de déclin de leurs capacités et de trouver des alternatives si nécessaire. Cette initiative pourrait être mise en œuvre en partenariat avec des organismes spécialisés, comme des mutuelles ou des associations de santé, afin de garantir un accompagnement complet.

Que l’on soit d’accord ou pas avec ces propositions de réformes, elles ont le mérite d’ouvrir le débat, notamment avec la DSR et avec les législateurs. Les thèmes abordés (apprentissage anticipé, manque de places et taux de réussite, conduite des séniors) seront centraux dans les années à venir. Après le contrat-unique le mois dernier, d’autres chantiers sont en cours. Nous aurons l’occasion de vous en parler rapidement…


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