Début juillet, Ornikar annonçait avoir réalisé une troisième levée de fonds pour un montant de 35 millions d’euros. PermisMag avait alors relayé cette information et souligné à quel point l’investissement réalisé par Bpifrance au sein de la start-up posait problème. Aujourd’hui, de nouveaux documents auxquels nous avons eus accès viennent contredire les chiffres communiqués par la start-up. Décryptage.
Une opération structurée en plusieurs temps
Le 13 juin 2019, les actionnaires d’Ornikar sont réunis en Assemblée générale. L’ordre du jour est chargé. Au cours de cette réunion, plusieurs décisions sont prises. Parmi elles, une augmentation de capital de 12 millions d’euros et un ensemble de cessions d’actions croisées a lieu entre plusieurs actionnaires, anciens et nouveaux.
Le 25 juin, ces opérations sont effectuées. Benjamin Gaignault (Président de Marianne Formation SAS / Ornikar, ndlr) rédige un procès verbal pour les entériner.
Une levée de fonds de 12 millions d’euros (seulement)!
Première surprise! Le montant de la levée de fonds réalisée par Ornikar est trois fois moins élevé qu’annoncé. Cette levée de fonds prend la forme d’une augmentation de capital, grâce à l’émission de 2 193 nouvelles actions pour un prix unitaire de 5 469,20€. Elle est réalisée auprès des investisseurs suivants :
Identité des investisseurs | Nombre d’actions de catégorie C | Montant de la souscription (en euros) |
Idinvest Digital Fund III | 209 | 1 143 062,80 |
Idinvest Innov FRR France | 58 | 317 213,60 |
InnovAllianz 2 | 27 | 147 668,40 |
Bpifrance Participations | 1 828 | 9 997 697,60 |
Brighteye | 18 | 98 445,60 |
Clover | 7 | 38 284,40 |
H14 | 46 | 251 583,20 |
Total | 2 193 | 11 993 955,60 |
- cette levée de fonds valorise Ornikar à 82m€ (pre-money). L’utilisation du terme « licorne » (société dont la valorisation atteint 1Md$, ndlr) par certains journalistes semble donc un peu prématurée… ;
- la levée de fonds a été réalisée en très grande partie auprès de Bpifrance (83% du montant) et, dans une moindre mesure, auprès d’un actionnaire existant, Idinvest (12% du montant). Le plus gros du risque financier est pris avec de l’argent public ;
- de nouveaux investisseurs entrent au capital mais de manière symbolique. Il s’agit de :
Cessions de parts et réorganisation du capital
Parallèlement à cette levée de fonds, plusieurs cessions d’actions ont lieu entre différents investisseurs. Ces cessions portent sur un total de 3 320 actions.
L’identité exacte de ces investisseurs et le montant des transactions sont volontairement masqués dans les documents publiés par Ornikar. Pour autant, il est possible de déduire certaines informations.
- Les dirigeants fondateurs – Benjamin Gaignault (et sa femme) ainsi que le directeur général, Flavien Le Rendu – cèdent une partie de leurs actions.
- Certains investisseurs ont réduit leur participation alors que d’autres sont montés au capital. Parmi les investisseurs ayant réinvesti, il est probable que l’on trouve les fonds Idinvest et Brighteye Ventures, cités dans le communiqué de presse, alors que d’autres ont réduit leur participation ;
- Selon nos estimations, le montant cumulé de ces cessions s’élève à 18 millions d’euros (chiffres calculés sur la base d’un prix de cession correspondant à la valorisation pre-money d’Ornikar).
Que retenir de tout ça?
La dernière levée de fonds d’Ornikar a porté sur un montant trois fois moins important que le chiffres annoncé par communiqué. Si l’opération a probablement porté sur des flux compris entre 30 et 35 millions d’euros selon nos calculs, il s’agit donc avant tout d’une opération de vente. Seuls 12 millions pourront être utilisés par l’entreprise pour financer son développement.
Douze millions d’euros est une somme conséquente. Et pourtant, le signal envoyé est des plus mitigés. Sans le soutien de Bpifrance, donc de l’État, l’opération aurait tourné au fiasco. Les investisseurs internationaux et les grands fonds n’ont, semble-t-il, pas adhéré à la vision développée par l’équipe dirigeante ou n’ont pas émis d’offre jugée satisfaisante par les dirigeants et les investisseurs. Certains des investisseurs existants ont acceptés d’investir mais à la condition de monter au capital et d’avoir une voix plus importantes dans les décisions.
Les dirigeants fondateurs ont, certes, fait une jolie opération à titre personnel en vendant une partie de leurs parts, mais ils se sont fait diluer. Leur position est désormais plus fragile.
Les fondateurs ont abandonné le contrôle de l’entreprise aux fonds d’investissement. Ornikar est désormais aux mains des financiers, est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle pour les auto-écoles? L’avenir le dira…
Bonjour
Ouhais comme dirai mon copain Fernand Raynaud dans la bouche de son cantonier qui tient le bas du pave on retrouve ce ouhais dans la bouche deLycky Luke
Dites moi gros sous mais nos apprenants dans tout ca
Alors le navire n est plus dirige par des hommes mais du capital
Je me tue a dire que c est le pedagogique qui tire l economique dans notre profession pour le vivre depuis 40 ans ( une paille je n ai pas dit sur la….) alors cette start up etatique maintenant restera sur du sable mouvant et le temps (sablier) devrait par une desafection des auto-entrepreneurs puis des apprenants favoriser une liquiddation judiciaire dans les 5 ans
La parade reste de proposer des stages de code ou l humain prime sur un virtuel bon marche en premiete lecture
Ici nous ca a ete 30 inscriptions specifiques pour ce programme de 5j sur un mois de quoi se rassurer sur les attentes du public
Ne baissez pas les bras c est un simple orage …protegez vous contrattaquez avec votre qualite de pedagogue
Jean CCR