Le SNICA-FO, majoritaire chez les inspecteurs (IPCSR) et les délégués (DPCSR) a déposé un préavis de grève pour ce jeudi 17 octobre. Nous avons interrogé Philippe DESTARKEET, membre du Secrétariat général, sur les revendications du syndicat.
Harmonisation des taux de réussite et audits quinquennaux
Deux problèmes sont à l’origine du mouvement :
1) Les initiatives visant à harmoniser les « taux de réussite »
Ayant constaté des écarts au niveau local et au niveau national, la Délégation à la Sécurité routière (DSR) projette de mettre en place des groupes de travail, afin d’harmoniser les taux de réussite (également appelés « taux de délivrance » par les IPCSR, NDLR). Ces groupes de travail incluraient notamment des écoles de conduite et des candidats.
Pour le SNICA-FO, ce procédé n’est pas acceptable. Pour Philippe Destarkeet, « ce qu’il convient d’harmoniser, ce sont les pratiques, et non les taux de réussite. Ce choix aurait en effet pour conséquence de creuser l’écart, au lieu de le réduire. Nous sommes des évaluateurs, pas des comptables ! »
Il ajoute « l’harmonisation des pratiques ne peut être obtenue que par une formation continue digne de ce nom ».
2) Les audits quinquennaux
Depuis 2017, il existe un dispositif de contrôle de la qualité des évaluations des IPCSR, issu de la directive sur le permis de conduire de 2006. Ce texte prévoit par ailleurs un volume de formation continue dont l’objectif est de « maintenir le niveau d’expertise des Inspecteurs ». Or, selon le SNICA-FO, l’Administration ne s’acquitte pas de cette obligation.
Le mécontentement des inspecteurs est à son paroxysme. Pour Philippe Destarkeet, « il est grand temps que l’Administration remplisse la seconde partie du contrat ». Si le SNICA-FO cautionne le principe de ces audits, il exige que « les agents qui doivent s’y soumettre se trouvent dans les meilleures conditions possibles ».
Les revendications du SNICA-FO
En l’absence de réponse de la Direction à la Sécurité routière à sa demande d’audience, le SNICA-FO a déposé un préavis de grève pour demain jeudi. Il revendique :
- L’arrêt de toute initiative d’harmonisation les taux de délivrance du permis de conduire ;
- La mise en place d’une formation continue de qualité, visant à maintenir le niveau d’expertise des IPCSR. D’une telle formation, découlera en outre « naturellement » l’harmonisation des pratiques.
Les réactions des organisations professionnelles
Les organisations professionnelles représentant les gérants d’école de conduite ont réagi à la nouvelles. Dans un communiqué de presse, l’UNIC annonce soutenir le mouvement des inspecteurs et dénonce « les conséquences négatives et regrettables pour le secteur, faute de dialogue, de transparence et de communication » (de la part de la DSR, NDLR). L’UNIC « appelle le Gouvernement à mettre les parties prenantes autour de la table […] ».
Une position que n’est pas loin de partager l’UNIDEC. Pour sa présidente, Christelle Oberholz « dans toute entreprise, l’employeur doit maintenir les compétences de ses salariés par de la formation continue. Il n’est pas normal que l’État ne le fasse pas ». Elle « espère que le dialogue va porter ses fruits car une grève pénalisera immanquablement les écoles de conduites et les élèves ».