Une nouvelle réforme vient d’être annoncée pour rendre le permis de conduire en boîte automatique plus accessible, sous certaines conditions. Jusqu’à présent les élèves souhaitant passer le BEA devaient effectuer un minimum de 20h de conduite en auto-école avant d’être présentés à l’examen pratique.
Cette réforme, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2017, prévoit que les 20 heures de conduite ne seront plus obligatoires pour les élèves déjà titulaires d’un permis de conduire (hors AM et B1). Cette nouvelle formation, moins longue, sera donc moins coûteuse pour les élèves mais elle risque d’avoir un impact sur les professionnels de l’auto-école.
- Le volume d’heures minimal est ramené à 13 heures
Le texte de l’arrêté du 14 octobre, paru le 29 octobre au Journal officiel, précise que le minimum de 20h « ne s’applique pas aux élèves déjà titulaires d’une autre catégorie du permis de conduire, à l’exception des catégories AM et B1 du permis de conduire, et aux élèves suivant une formation limitée à la conduite des véhicules équipés d’une boîte automatique pour laquelle un volume minimum de treize heures est requis » (Article 2). Cet arrêté – pris par le gouvernement – a pour objectif de faire diminuer le coût de l’examen de 25%.
- Le bilan de compétences pourra être effectué à tout moment lors de la formation
Au changement prévu par l’arrêté du 14 octobre (Article 6): l’école de conduite devra effectuer un bilan des compétences acquises par l’élève à l’issue de la formation pratique (ou à tout moment à la demande de l’élève) et délivrer une attestation de fin de formation initiale si l’élève a satisfait à ce bilan. Dans le cas contraire, un autre bilan de compétences sera réalisé ultérieurement. Le fait de ne pas obtenir cette attestation n’empêchera pas l’élève d’être présenté l’épreuve pratique du permis de conduire.
- Les régularisations des permis BEA en B sont remplacées par des formations délivrées par les auto-écoles
Selon un autre arrêté, également daté du 14 octobre, les titulaires du permis de conduire en boîte automatique pourront conduire des véhicules équipés d’une boîte manuelle après avoir effectué une formation en auto-école (Article 1). Ces derniers n’auront plus besoin de repasser un examen de « régularisation » auprès d’un Inspecteur du permis de conduire et de la Sécurité routière (IPCSR).
Le contenu de cette formation pratique et individuelle est également précisé par l’arrêté (Annexe 1). D’une durée de sept heures, dont 1 heure maximum sur simulateur (Article 3), elle devra être dispensée par un enseignant titulaire d’une autorisation d’enseigner pour la catégorie B (Article 4) et devra être dispensée sur un véhicule équipé d’une boîte manuelle (Article 5).
Attention, pour effectuer cette formation, les élèves devront patienter 6 mois après l’obtention de leur permis de conduire en boîte automatique (Article 2). Enfin, à l’issue de la formation, l’école de conduite délivre au conducteur une attestation de formation (Article 6), dont il transmet un exemplaire à la préfecture. L’école de conduite devra en outre conserver un exemplaire de cette attestation dans ses archives pendant une durée de cinq ans (Article 6).
- Quelles conséquences pour les élèves et pour les gérants ?
Si cette réforme apporte de nombreuses modifications au déroulement des formations au permis en boîte automatique, sa portée semble néanmoins assez limitée étant donné le public restreint qu’elle concerne.
Cette réforme soulève également quelques questions. Du point de vue de l’apprentissage, tout d’abord, la grande majorité des élèves ont (et auront toujours) besoin de davantage que 13 heures de conduite pour assimiler les notions indispensables pour réussir l’examen pratique, que la formation soit effectuée en boîte automatique ou non. Il est donc peu probable que le volume global des formations en boîte automatique chute drastiquement.
Du point de vue de la sécurité routière ensuite, une telle réforme qui permettrait de raccourcir la durée des formations semble être en contradiction avec la volonté − affichée par le gouvernement − de réduire le nombre d’accidents sur les routes et de lutter contre la mortalité.
Et vous, que pensez-vous de cette réforme et du développement du permis de conduire sur boîte automatique en général?