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Manque de places d’examen : les auto-écoles appelées à manifester le 27 février

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NR LAURENT DARD MANIFESTATION DES RESPONSABLES D AUTO ECOLES

Depuis plusieurs semaines, la colère gronde au sein des auto-écoles face à la pénurie chronique de places d’examen. Cette colère s’exprime désormais au grand jour ! Une manifestation est prévue le mardi 27 février devant les locaux de la DSR, afin d’exiger des mesures concrètes et rapides.

Une pénurie généralisée

La presse quotidienne régionale en a fait un marronier. Que ce soit dans la Somme, dans le Finistère ou ailleurs, la pénurie de places d’examen touche de nombreux départements. En Île-de-France, depuis près de 4 mois, les écoles de conduite doivent régulièrement faire face à des seuils inférieurs à 4.

Seuil / dépt. 75 77 78 91 92 93 94 95
déc. 3,5 3,3 4,7 6,3 3,4 2,4 3,1 2,9
jan. 5,0 4,4 4,4 6,3 4,6 4,6 3,0 3,6
fév. 5,3 4,5 4,0 5,7 3,5 3,6 3,3 3,1
mars 4,7 4,8 4,0 5,7 3,7 4,2 3,5 2,7
moyenne 4,63 4,25 4,28 6,00 3,80 3,70 3,23 3,08

Lors des réunions de présentation de RDVPermis, les auto-écoles s’étaient vu promettre des seuils compris entre 4 et 5 places par ETP. La présentation fournie par la DSR prenait pour exemple un seuil formateur de 5 pour illustrer le calcul des places.

Les belles promesses se sont malheureusement envolées, la réalité est moins rose. Avec 5 places d’examen par ETP, une auto-école peut travailler sereinement… avec 3,5 places cela est impossible ! L’auto-école est alors face à un choix cornélien : ou bien réduire le nombre d’inscriptions (et mettre sa santé financière en péril) ou alors continuer à inscrire en sachant pertinemment que les élèves seront mécontents des délais.

Ce mécontentement génère des tensions en agence et vient renchérir considérablement le coût du permis de conduire. Pour maintenir leur niveau de conduite, les élèves doivent rajouter entre 6 et 8 leçons par mois. Dans le 93, les délais de présentation sont « en moyenne » de 69 jours (2 mois et demi) en première présentation et jusqu’à 6 mois pour une représentation…

Questionnés par les organisations professionnelles, les BER sont impuissants à trouver des réponses. En bons adeptes de la méthode Coué, ils demandent de « patienter jusqu’en septembre, les choses vont s’améliorer… ».

Des raisons diverses et variées

Il n’existe pas une seule raison pour expliquer la pénurie de places d’examens, mais une conjonction de facteurs qui s’aditionnent les uns aux autres. Nous avons essayé de les lister ci-dessous :

1. Mauvaise gestion des ressources humaines par les BER

Les BER gèrent très mal leurs ressources humaines. Manque de dialogue, absence d’anticipation… Nous avons recueilli plusieurs témoignages d’inspecteurs du permis de conduire (IPCSR) qui vont dans ce sens. Ainsi, certains inspecteurs du 93 se sont vus imposer 3 semaines de congés en décembre pour épuiser leur quota de 2023… alors que le coefficient du département était de 2,4. Les arrêts maladie ne sont pas remplacés, les demandes de mutation sont subies… et non anticipées. Lorsqu’un IPCSR demande à changer de département, son poste reste vacant plusieurs mois en attendant qu’un inspecteur nouvellement formé le remplace.

2. L’effet « Jeux olympiques »

En Île-de-France, tous les regards sont tournés vers les Jeux olympiques qui auront lieu cet été à Paris. Pour faire face à la demande, la RATP et les entreprises de transport forment et recrutent massivement des chauffeurs poids-lourd et de véhicules de transport en commun. Des inspecteurs sont mobilisés pour faire passer ces examens poids lourd en priorité. Problème : le temps de formation des chauffeurs RATP a été divisé par deux… et le taux de réussite aussi. Un nombre important de places d’examen est ainsi « gâché » par manque d’anticipation.

3. Déclarations d’ETP frauduleuses et une absence de sanctions

Face au manque de places d’examen, certaines auto-écoles ont décider de « prendre des libertés » avec leurs déclarations d’ETP : coefficients gonflés, sortie des effectifs non déclarée ou déclarée avec du retard, etc… Une déclaration gonflée permet de récupérer quelques places supplémentaires chaque mois. La DSR avait promis des sanctions pouvant aller jusqu’au retrait de l’agrément… malheureusement, ces menaces sont restées lettre morte et aucun retrait d’agrément n’a eu lieu. La DSR ne dispose que de peu de moyens de contrôle. Les plus optimistes diront que la mise en place du livret numérique devrait changer les choses… on verra !

4. Le retour des robots ?

Depuis deux semaines environ, certaines auto-écoles sont démarchées par des personnes leur proposant les services de robots pour la réservation de places d’examen. Certains d’entre eux sont même allés jusqu’à créer des sites vitrine pour promouvoir leur activité. Moyennant un abonnement de 75€/mois ou 20€ la place d’examen, ils s’engagent à permettre à l’auto-école de réserver des places d’examen au-delà de leur seuil.

Des informations détaillées et des enregistrements ont été transmis à la DSR, mais celle-ci a toujours nié (ou du moins minimisé) l’existence des robots.

5. Le permis à 17 ans et le CPF moto 

Dernière piste d’explication, la mise en place en janvier de deux mesures phares : le permis à 17 ans et l’éligibilité des permis moto et remorque au financement par le CPF. Ces mesures n’ont pas d’impact sur les seuils mais elles augmentent le nombre d’élèves à former et donc le phénomène de pénurie.

Les auto-écoles démunies… les BER aussi !

En réponse au manque de places, les auto-écoles d’Île-de-France s’organisent… de différentes façons ! Certaines d’entre elles prennent des places dans des départements limitrophes (comme l’Oise) ou beaucoup plus éloignés. Ainsi, une auto-école du Val d’Oise a prévu de se rendre en Vendée… à près de 500 kilomètres ! Un « tourisme » s’organise autour des places d’examen… mais ce tourisme n’est ni bon pour la planète, ni pour le portefeuille des élèves !

D’autres auto-écoles adoptent une autre stratégie. Elle déclarent tout ou partie de leurs ETP dans des départements limitrophes où les seuils sont plus élevés. Ainsi, elles n’ont pas besoin d’attendre que les auto-écoles atteignent leur seuil pour avoir accès aux places d’examen. Elles peuvent compter sur une règlementation particulièrement floue et un arrêté mal rédigé. En effet, l’article 2 de l’Arrêté du 27 avril 2021 prévoit que « Le système de réservation nominative mentionné à l’article 1er permet : 1° Aux auto-écoles, proposant une offre de formation dans lesdits départements, d’inscrire sur le site « pro.permisdeconduire.gouv.fr » les candidats à l’épreuve pratique de l’examen des catégories A1, A2, B1 ou B du permis de conduire ».

Cet article ne précise pas ce qu’est « une offre de formation » et laisse donc une grande marge d’interprétation. La portée nationale de l’agrément ayant été reconnue par la justice l’administration tolère que les plateformes ayant un point de rendez-vous dans un département et qui déclarent des ETP dans un département puissent obtenir des places dans ce département. Les auto-écoles l’ont compris et font pareil.

Ainsi, une auto-école du 95 (seuil moyen de 3,08 sur les 4 derniers mois) peut déclarer des points de rendez-vous et des ETP dans le 92 (seuil moyen de 3,80 sur la même période).

Dans un mail du 15 janvier 2024 envoyé à l’ensemble des auto-écoles du département, Virginie FICOT, la Déléguée du 92 indiquait le départ de 3 inspecteurs et « 100 ETP supplémentaires » déclarés dans le département. Sa réponse : un exercice d’équilibriste consistant à contacter individuellement les auto-écoles des départements environnants en leur demandant de ne plus déclarer leurs ETP dans le 92… sans réelle base légale.

Cet exemple, parmi d’autres illustre l’impuissance de l’administration qui doit composer avec des règlementations mal écrites et à des acteurs qui s’adaptent plus vite qu’elle. Et lorsque la règlementation est claire, elle ne dispose pas des moyens financiers et humains pour mener à bien les contrôles…

Un système ni transparent, ni juste

La frustration des auto-écoles vient du manque de places d’examen, mais elle est amplifiée par le manque de transparence de l’administration. Lors de la mise en place de RDVPermis, il a été promis un système « plus transparent et plus juste ». Force est de constater qu’il n’est ni plus transparent, ni plus juste.

On voit que d’un département à l’autre les écarts de traitement sont (très) conséquents. Ces écarts touchent les professionnels mais également les « usagers » du service public : en l’occurrence les candidats au permis de conduire.

Les BER communiquent chaque mois sur les seuils B et A. Il leur arrive également de communiquer sur les arrivées et départs d’IPCSR. Ces informations sont utiles, mais cela ne relève pas de « transparence ». La transparence voudrait que soient communiqués chaque mois le nombre d’ETP déclarés et le nombre de places réservées pour chaque auto-école.

Une solution extrême mais qui aurait le mérite de mettre fin aux fantasmes et aux questions du type « Est-ce que mon collègue triche sur ses déclarations ETP ? Est-ce qu’il utilise des robots ? »

Le bon sens voudrait que les inspecteurs ne soient plus cantonnés à un département (surtout en Île-de-France) mais qu’ils puissent être facilement affectés à d’autres départements voisins. Comment expliquer aux auto-écoles du 94 (qui ont un seuil de 3,23) que des auto-écoles du 91 qui sont parfois éloignées de 3 rues ont un seuil à 6 ?

Un appel à manifester le 27 février devant la DSR

La DSR a été interpellée à plusieurs reprises ces derniers mois sur le manque de places d’examen. Face à l’absence de mesures concrètes, une manifestation est prévue le 27 février 2024 devant les locaux de la DSR.

Un cortège s’élancera du centre d’examen de Rosny-sous-Bois à 7h00 et se réunira devant les locaux de la DSR (bâtiment Le Garance au 18/20 rue des Pyrénées 75020 Paris) à 10h00.

Toutes les auto-écoles sont invitées à y participer, qu’elles fassent partie d’une organisation professionnelle ou pas.

Droit de réponse

Par courrier daté du 21 février 2024, l’UNSA SANEER & SR, syndicat représentatif des inspecteurs du permis de conduire, a souhaité exercer son droit de réponse, suite à la publication de notre article sur le manque de places d’examen. Nous le reproduisons ici dans son intégralité.


CPF moto : vers un durcissement des conditions d’accès ?

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CPF permis moto

Depuis le 12 janvier, le compte personnel de formation (CPF) permet de financer les permis deux roues. Alors qu’il suffit d’une attestation sur l’honneur pour constituer son dossier, de nombreuses dérives ont été constatées. Ces dérives risquent de donner lieu à un durcissement des conditions d’accès à ces formations dans les mois qui viennent.

11 000 dossiers en moins d’un mois

Dès le 12 janvier, les moto-écoles se sont empressées d’ajouter des offres de formation au permis moto sur EDOF et de communiquer massivement sur le sujet. Moins de 15 jours plus tard, le journal Les Échos publiait un premier article intitulé « Permis moto : la nouvelle aubaine du CPF » dans lequel il était indiqué :

Alors qu’il n’est éligible au CPF que depuis le 12 janvier, le permis deux roues a connu un démarrage digne du Bol d’or : seconde certification la plus demandée depuis, avec 7.000 dossiers validés pour 7 millions d’euros. Il a même ravi la pole position au permis voiture durant la troisième semaine du mois, selon des chiffres auxquels « Les Echos » ont eu accès.

Un reportage vidéo paru hier, 7 février, au Journal de 20h de France 2 évoquait le chiffre de 11 000 dossiers, en moins d’un mois (source DGEFP)

Les organisations patronales demandent un encadrement

Face à cette explosion du nombre de demandes, les organisations patronales redoutent un effet d’aubaine. Elle veulent avoir leur mot à dire, car les entreprises financent une partie du CPF. François Asselin, le président de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises (CPME), souhaite la mise en place d’un contrat tripartite entre « l’organisme de formation qui fait passer le permis, la personne qui veut utiliser son CPF et surtout l’entreprise. » Il demande à ce que « les trois valident que la formation est bien liée à un projet d’ordre professionnel. »

Les auto-écoles n’ont ni les moyens (ni souvent l’envie) de s’assurer que la formation au permis moto / remorque s’inscrit bien dans un projet professionnel. Cette proposition permettrait d’aller au-delà de la simple attestation sur l’honneur, qui n’a aucune valeur légale, et de protéger davantage les auto-écoles et les stagiaires en cas de contrôle.

Des durcissements à prévoir

Selon nos informations, des réflexions sont actuellement en cours au sein de la DGEFP et au Ministère du Travail, afin de limiter les abus. Plusieurs pistes de travail sont sur la table :

  • l’instauration d’un « reste à charge », selon des modalités à définir. Il ne s’agit pas d’une idée nouvelle, puisque nous vous en parlions déjà en décembre 2022. Les élèves mobilisant leur compte personnel de formation pourraient avoir à financer soit un montant fixe soit un pourcentage du prix de leur formation ;
  • seconde option à l’étude, ne permettre la mobilisation de son CPF que pour le passage d’un « premier permis », qu’il s’agisse du permis auto ou moto. Si cette option est retenue, les personnes déjà titulaires d’un permis B ne pourraient pas mobiliser leur CPF pour passer le permis moto. Les permis du groupe lourd ne seraient pas concernés.

Nous ne manquerons pas de vous tenir informés si l’une de ces deux options venait à être retenue.


[Opinion] Agriculteurs, auto-écoles : même combat ?

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Alors que depuis 8 jours les médias se font l’écho de la colère des agriculteurs, certains gérants appellent sur les réseaux sociaux les auto-écoles à rejoindre le mouvement. Si l’agriculture et l’enseignement de la conduite n’ont – a priori – pas grand chose en commun, les racines du mécontentement sont en grande partie les mêmes.

Un empilement législatif

Les agriculteurs protestent contre le trop-plein de normes sanitaires et environnementales… en prenant l’Union européenne comme bouc-émissaire.

Cette multiplication des normes ne concerne pas que l’agriculture. Les auto-écoles sont également concernées. Depuis 2015, la liste des réformes imposées aux écoles de conduite est impressionnante !

La loi Macron et les 13 mesures du rapport Dumas (2019) pour un « permis moins cher », la privatisation de l’examen théorique, la mise en place du label de qualité (version 2018, version 2021… et bientôt version 2024), l’enregistrement Datadock rapidement remplacé par la Qualiopi, l’expérimentation Candilib et celle de RdvPermis, le déploiement de RdvPermis et ses innombrables changements de règles, le code moto (ETM), le contrat unique, le livret numérique, l’encadrement des frais d’accompagnement à l’examen et, plus récemment, le permis à 17 ans et le CPF moto & remorque… La liste est longue et elle n’est pas exhaustive !

Depuis huit ans, les écoles de conduite subissent des changements d’ampleur tous les 3 à 6 mois. Ces changements les contraignent à modifier leur mode de fonctionnement et leur coûtent en temps et en argent. La réforme précédente est à peine digérée qu’une nouvelle réforme est aussitôt annoncée.

Ces réformes s’empilent les unes sur les autres, sans atteindre les effets escomptés. Les mesures proposées par le rapport Dumas devaient rendre le permis moins cher. Pour quel résultat ? Le prix du permis n’a pas baissé (le pouvait-il seulement ?) et ces mesures se sont révélées parfaitement inutiles.

Elles n’ont pas de cohérence globale et comportent des injonctions contradictoires. Par exemple, il est demandé aux auto-écoles labellisées de faire la promotion de la conduite accompagnée (critère 1.7), un mode d’apprentissage qui fournit de meilleurs résultats à l’examen et qui permet aux élèves de dépenser moins, tout en acquérant plus d’expérience. Alors que, dans le même temps, on rend l’AAC moins attractif en abaissant l’âge du passage de l’examen à 17 ans…

Distorsion de concurrence et absence de contrôle

Un autre point de convergence entre agriculteurs et écoles de conduite réside dans le fait que les deux professions sont soumises à des pratiques de concurrence déloyale. Les accords de libre-échange permettent l’importation dans l’Union européenne de produits ne respectant pas les mêmes normes sanitaires et environnementales : soja brésilien, poulets ukrainien, moutons néo-zélandais, etc…

Nous avons eu l’occasion d’en parler à de nombreuses reprises. Les écoles de conduite sont, elles aussi, soumises à une concurrence déloyale. Alors qu’elles payent chaque mois un loyer et des charges sociales, elles font face à des plateformes qui n’ont pas de locaux et qui ont recours à des moniteurs indépendants avec le statut d’auto-entrepreneur.

Cette distorsion de concurrence est d’autant plus insupportable qu’elle s’accompagne d’une absence de contrôles et de sanctions. L’État met en place des règles mais ne dispose pas des moyens suffisants pour contrôler leur application. Lutte contre le travail dissimulé, fausses déclarations d’ETP, vente de titres pro ECSR, fraude au code de la route… les dérives sont nombreuses et les sanctions beaucoup trop rares !

Voir aussi : Moniteurs indépendants : Leboncoin et Superprof dans l’illégalité 

Une hausse continue des charges

Enfin, auto-écoles et agriculteurs sont confrontés à des hausses de charges qui pèsent lourd sur leurs entreprises. Les agriculteurs se sont particulièrement inquiétés de l’augmentation des taxes sur le gazole non routier (GNR). Ils en ont obtenu l’annulation. Les écoles de conduite sont dans la même situation.

Elles doivent faire face à l’augmentation du prix du carburant, à l’augmentation des salaires des enseignants, du prix des véhicules et des assurances… alors qu’on leur demande un permis toujours « moins cher ».

Se mobiliser, pour quoi faire ?

Les agriculteurs se sont mobilisés de façon spectaculaire : blocage d’autoroutes et de centres commerciaux, dépôt de lisier devant des préfectures, actions coup de poing devant le marché international de Rungis… Leurs revendications sont claires et leur profession est massivement syndiquée (la FNSEA à elle seule compte 212 000 adhérents!).

La comparaison s’arrête là. La situation des écoles de conduite est différente. La profession n’est pas unie et ne porte pas de revendication claire.

La simplification des textes ne fait pas partie des revendications… bien au contraire. L’excès de réglementation vient – en partie du moins – des professionnels. Pour Bruno Garancher, le président de l’Unidec « on a longtemps cru que la réglementation nous protégerait des plateformes en ligne. C’était une erreur, car elles sont particulièrement habiles pour la contourner. »

Pour contrer ces mêmes plateformes et aller dans le sens d’un « permis moins cher », l’accent est mis sur les financements : portabilité du CPF, Compte personnel de mobilité, etc. Ces mesures peuvent être intéressantes… si elles aboutissent ! Elles risquent néanmoins de placer les écoles de conduite dans un état de dépendance envers l’État qui sera leur principal client. Les agriculteurs, dont la survie des exploitations dépendent des subventions de la PAC, sont là pour en témoigner…

Un mal français ?

Il n’existe pas de solution toute faite. Aller vers une déréglementation totale n’est pas souhaitable… continuer à empiler des textes de loi n’est pas tenable !

La profession n’a pas besoin de nouvelles règles mais plutôt d’une remise à plat et d’une simplification des règles existantes. Elle a besoin d’un « choc de simplification » pour reprendre le vocabulaire gouvernemental… suivi d’une période de stabilité et de répit.

Une pause de 2 ou 3 ans dans les réformes permettrait aux entreprises de se développer sereinement, de se structurer pour atteindre une taille critique, de développer de nouvelles formations et de s’attaquer à de nouveaux marchés.

L’espoir fait vivre !


Kopilote : la nouvelle application d’Enpc-Ediser dédiée aux élèves

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Application Kopilote

Cette semaine PermisMag est allé à la rencontre d’Antoine Beaudonnet, le directeur commercial d’Enpc-Ediser, afin qu’il nous présente Kopilote, la nouvelle application mobile qui suit les élèves tout au long de leur apprentissage en école de conduite.

PermisMag : Kopilote est une nouvelle application que vous avez lancée au mois de décembre. Est-ce que vous pouvez nous la présenter ?
Antoine Beaudonnet : L’application Kopilote est le nouvel environnement Enpc-Ediser dédié à l’apprenant. Elle permet de s’entraîner et de suivre son parcours de formation jusqu’à la réussite de l’apprenant. Kopilote c’est une application unique pour toutes les formations : voiture, deux-roues, groupe lourd, bateau et formation professionnelle. C’est aussi une application qui réunit tous les outils et supports destinés aux élèves.
Kopilote est disponible sur smartphone, tablette et ordinateur. Elle est 100% gratuite.

Quel est l’intérêt pour les élèves et pour les écoles de conduite ?
Côté élève : la simplicité. Fini le téléchargement de plusieurs applications. Boîtier réponse, livret d’apprentissage dématérialisé, auto connexion à Prépacode, inscription auprès des opérateurs privés… Tout est accessible 24h/24 et 7j/7 depuis Kopilote. Grâce à Kopilote, l’apprenant peut visualiser rapidement sa progression, s’entraîner à l’examen et préparer son permis ou sa certification. C’est aussi une application orientée élève dans son ergonomie et dans l’expérience utilisateur. Nous avons travaillé avec des spécialistes pour rendre l’expérience utilisateur la meilleure possible, et donc s’intégrer au mieux dans les habitudes des apprenants. Kopilote s’adapte au parcours de toutes et tous grâce à un tableau de bord et des fonctionnalités qui évoluent avec la progression de l’élève.

Côté auto-école : l’interconnexion et la modernité. Kopilote est 100% interconnecté avec Center et avec tous les autres outils Enpc-Ediser utilisés par les formateurs. Toutes les applications auxquelles est inscrit l’élève sont accessibles depuis Kopilote, et tout son suivi également. C’est une transparence totale entre le formateur (avec Center) et l’élève (avec Kopilote) que nous mettons en avant. C’est aussi une nouvelle application 100% gratuite qui permet aux établissements de communiquer sur une application moderne, qui répond aux attentes de leurs clients. Nous accompagnons d’ailleurs les auto-écoles dans la promotion de ce nouvel outil en mettant à leurs dispositions des kits de communication pour leurs réseaux sociaux et pour leurs établissements.

Comment se passe la transition pour les écoles de conduite et pour les élèves ?
Il n’y a aucun changement pour les écoles de conduite. Elles continuent d’utiliser les produits Enpc-Ediser (Code Mobile, Prépacode, Livret Drive,…) et d’attribuer des accès depuis Center.

Pour les élèves déjà inscrits en auto-école, ils peuvent se connecter à Kopilote dès à présent, avec les mêmes identifiants et mots de passe qu’habituellement. Ils retrouvent tout leur historique pour chaque support utilisé, et continuent de suivre leurs progressions.
Pour les nouveaux élèves, un identifiant et un mot de passe leurs sont envoyés automatiquement depuis Center dès que l’école de conduite leur a attribué un accès à l’un des produits.

Les élèves pourront retrouver dans Kopilote leur livret numérique. Un grand nombre d’auto-écoles sont déjà équipées. Est-ce que vous avez un message à faire passer à celles qui n’ont pas encore franchi le pas ?
L’annonce du 1er janvier a provoqué quelques inquiétudes dans la profession. Ce qui est compréhensible car c’est un véritable changement d’habitude et de philosophie qui s’opère actuellement. La deuxième étape arrivera pour le second semestre, avec le calcul automatique des ETP via le livret numérique. Cela va permettre de rétablir une certaine équité dans l’attribution des places d’examen. Je ne peux que conseiller à nos clients de passer le cap du suivi dématérialisé. Les équipes Enpc-Ediser sont à leur écoute pour les conseiller et les accompagner grâce à nos solutions interconnectées.


Smartphone ID : comment l’IA révolutionne la prise des photos d’identité pour le permis de conduire ?

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Pour beaucoup, l’intelligence artificielle a été popularisée en 2022 avec ChatGPT. Depuis, l’intelligence artificielle (IA) s’est profondément ancrée dans notre quotidien. C’est dans ce contexte, que les auto-écoles utilisent cette nouvelle technologie pour améliorer et faciliter les démarches d’inscription de leurs élèves, notamment pour la prise de photos d’identité. L’entreprise Smartphone iD a fait de cette problématique, sa marque de fabrique.

Des auto-écoles utilisatrices de l’intelligence artificielle

Grâce à cette application, basée sur l’IA, les photos d’identité peuvent désormais être prises et transmises instantanément de l’élève à l’auto-école, réduisant considérablement les délais d’attente. « Avant Smartphone iD, nous demandions aux élèves de faire une planche de photo d’identité avec code ePhoto via cabine photo puis de nous envoyer le code photo par mail », explique Charlène Delaplace, responsable de l’auto-école Benoît à Lons-le-Saunier, dans le département du Jura.

Une procédure chronophage et onéreuse, qui implique l’impression d’une planche photo inutile. En cas de refus de la photo, la démarche était alors à refaire. « Dorénavant, si la photo n’est pas acceptée, l’élève peut repasser nous voir en agence, ou refaire la photo de son côté avec son smartphone ». L’application séduit de plus en plus d’auto-écoles qui voient dans l’IA, la solution idéale pour alléger les procédures d’inscriptions de leurs élèves.

La technologie de l’IA au cœur du processus de création

Un choix pratique qui permet aussi une meilleure précision et moins de refus administratifs lors des procédures de fabrication de permis de conduire. L’intelligence artificielle de Smartphone iD est pensée pour recadrer les photos selon les normes administratives demandées.“On se base sur des points clés du visage, comme le sourcil, la bouche et les yeux. Actuellement, nous utilisons des modèles de deep learning (système d’algorithmes qui miment la réalisation de tâches spécifiques) pour obtenir les meilleurs résultats possibles, ”précise Manel Ben Youssef, manager et experte IA au sein de l’entreprise.

Avec un taux de réussite avoisinant les 92% dans le recadrage et la détection d’anomalies, l’application est en mesure d’alerter les clients en temps réel en cas de problème lors de la prise de photo. L’objectif actuel est de perfectionner la fonction de détourage. D’autres actions incluent des ajustements automatiques du contraste et de la luminosité, ainsi que la compression des images pour respecter les normes en vigueur pour le permis de conduire.

Une nouvelle plateforme en ligne pour 2024

Ces progrès technologiques seront inclus dans une web app qui permet de réaliser sa photo d’identité directement sur son smartphone sans avoir à télécharger une application mobile. Cette nouvelle fonctionnalité sera disponible pour 2024 sur l’ensemble des meilleurs progiciels du marché auto-école tels que Enpc-Ediser, Ma gestion Zen, ECF, Drivup, Inri’s,… dédié aux professionnels des auto-écoles. Déclinaison directe de l’application, il (elle – sous-entendu la fonctionnalité) illustre la volonté de l’entreprise de moderniser et de rendre accessibles les nouvelles technologies au service des structures les plus conventionnelles. Ainsi les auto-écoles n’ont plus à saisir le code e-Photo sur le service de l’ANTS, en intégrant la photo du candidat directement lors de son inscription.


L’application Agora s’enrichie de nouvelles fonctionnalités

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Fin novembre, nous vous annoncions le lancement de l’application Agora, la première application de messagerie et d’informations dédiée aux gérants et aux salariés des écoles de conduite. Cette semaine Agora évolue et s’enrichie de nouvelles fonctionnalités.

Une communication plus riche

Sur Agora, chaque utilisateur a la possibilité de rejoindre des groupes de discussion. Qu’il s’agisse des auto-écoles de son département, de son réseau ou de son organisation professionnelles… il a la possibilité d’échanger avec ses collègues sur les sujets du moment.

Pour rendre cette communication plus riche, Agora permet désormais :

  • de répondre à un message posté précédemment ;
  • d’ajouter une image ;
  • d’ajouter un lien (url) avec un aperçu du contenu du lien.
  • d’ajouter une réaction, sous la forme d’un émoji !

Ces nouvelles fonctionnalités permettent plus d’interactivité et se rapprochent des fonctionnalités présentes sur les autres messageries (WhatsApp, Messenger, etc).

Gestion des notifications

Il est parfois désagréable d’être inondé de notifications. Agora a résolu ce problème en vous permettant de gérer les notifications que vous recevez. Vous pouvez désormais désactiver les notifications pour un groupe ou pour un utilisateur.

Cette fonctionnalité sera particulièrement utile lorsque vous êtes en leçon de conduite ou en rendez-vous en agence.

Invitez vos collègues

Une application comme Agora est un mini « réseau social ». Vous avez désormais la possibilité d’inviter vos collègues à rejoindre l’application. Pour cela, vous devez donner accès à vos contact et envoyer une invitation.

Vous aimeriez d’autres fonctionnalités ? Faites nous en part, nous pourrons envisager de les ajouter !

Téléchargez Agora !

L’application est disponible sur iOS (iPhones) et sur Android. Elle est téléchargeable sur les différents store :

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Pour se connecter l’auto-école doit disposer d’un compte utilisateur (gratuit) sur VroomVroom. Plus de 9000 auto-écoles disposent déjà d’un compte, si ce n’est pas le cas, vous pouvez créer votre compte ici. En cas de difficulté à vous connecter ou de mot de passe oublié, n’hésitez pas à écrire un mail à l’adresse contact@vroomvroom.fr.

Agora

Permis moto et remorque financé avec le CPF : attention au non-respect des règles d’éligibilité

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Message avertissement CER permis moto avec le CPF
Depuis la fin de semaine dernière, les écoles de conduite ont la possibilité de publier leurs offres de formation au permis moto et au permis remorque sur Mon Compte Formation. Les règles d’éligibilité de la plateforme ont été mises à jour le 12 janvier. Attention aux sanctions encourues en cas de non-respect de ces règles. En particulier, si le candidat n’arrive pas à justifier que sa formation s’inscrit dans un cadre professionnel.

Une formation en lien avec le travail

Le compte personnel de formation (CPF) permet d’acquérir des droits à la formation mobilisables tout au long de sa vie professionnelle. Il contribue « au maintien de l’employabilité et à la sécurisation du parcours professionnel ».

Les formations financées grâce au CPF doivent s’inscrire dans un cadre professionnel. Peu importe la formation, cette dernière doit :

  • soit permettre de faciliter un retour vers l’emploi ;
  • soit de développer des nouvelles compétences pour évoluer vers un nouveau poste.

Les formations au permis de conduire, quelle qu’en soit la catégorie, doivent également répondre à cette exigence. Pour s’en assurer, les organismes de formation doivent faire remplir une attestation sur l’honneur au stagiaire avant son entrée en formation.

Téléchargez l’attestation sur l’honneur (version du 12 janvier 2024).

Des nombreuses dérives attendues…

Soyons honnête, si le permis B est généralement indispensable pour trouver un travail (surtout en milieu rural)… le permis moto est généralement envisagé comme un « permis loisir ». Il existe évidemment des exceptions et quelques rares candidats qui choisissent de passer le permis moto en tant que premier permis. Mais les cas où le permis moto est indispensable au projet professionnel sont relativement rares

Tout le monde se focalise sur le permis moto mais il en va de même pour le permis remorque. Combien de personnes ont réellement besoin de passer le permis remorque dans un cadre professionnel ? C’est le cas des chefs d’entreprise (artisans du bâtiment par exemple), d’indépendants ou de demandeurs d’emploi… ils restent très rares.

En ce qui concerne les salariés déjà en poste, la situation est différente. Si le permis moto ou remorque est nécessaire à leur évolution vers un nouveau poste, il revient à l’entreprise de financer leur formation, en sollicitant pour cela un financement auprès d’un OPCO… et non de passer par le CPF.

La CDC annonce des contrôles renforcés

La Caisse des dépôts et consignations (CDC) est consciente de ce phénomène et annonce, de manière préventive des contrôles et des sanctions. Dans son guide à destination des organismes de formation, il est écrit : « Nous vous rappelons par ailleurs que tout manquement d’un organisme de formation est sanctionné selon les conditions et modalités prévues par l’article 4 des Conditions particulières applicables aux organismes de formation de Mon Compte Formation. »

Ces contrôles concerneront aussi bien les stagiaires que les organismes de formation. « Des contrôles des conditions d’éligibilités seront effectués par la Caisse des Dépôts, gestionnaire du service, et en cas de manquement des sanctions seront prises à l’encontre des titulaires et/ou des organismes de formation. »

Des sanctions prévues pour les OF

La Caisse des dépôts et consignations précise les sanctions encourues.

  • « Le titulaire de compte est passible de devoir rembourser l’intégralité des montants engagés lors d’une fausse déclaration ou en cas d’incapacité de fournir certaines pièces justificatives.
  • L’organisme de formation est également passible de sanctions qui peuvent aller jusqu’au déréférencement de son catalogue sur Mon Compte Formation dans le cadre de cette pratique non autorisée par la loi. »

Concrètement, cela signifie que les stagiaires devront pouvoir démontrer que le passage du permis était indispensable pour leur évolution professionnelle ou pour leur retour à l’emploi. Ils devront se constituer un dossier, accumuler des preuves, des justificatifs, etc… et le conserver pendant au minimum 3 ans.

Du côté des écoles de conduite, les sanctions en cas de fraude peuvent aller jusqu’au dé-référencement du catalogue EDOF. L’OF devra obligatoirement faire signer l’attestation sur l’honneur à ses candidats. Attention, cela ne pourrait pas être suffisant ! En effet, si l’école de conduite n’a pas de pouvoir d’enquête (elle ne peut pas s’assurer que le stagiaire a effectivement besoin du permis dans un cadre professionnel), elle a tout de même un devoir d’information. Si les contrôles venaient à démontrer que la majorité des candidats d’un OF n’avaient pas besoin du permis dans le cadre professionnel, l’OF en question pourrait être tenu responsable et sanctionné.

L’étau se resserre sur les fraudeurs

Comme à chaque changement de législation, il existe certains « petits malins » pour imaginer comment contourner la loi (à leur avantage). La passerelle permis A2 vers A n’étant pas éligible au financement par le CPF, certaines écoles de conduite ont d’ores et déjà publié des offres pour une formation au permis A2 avec 40 ou 50 heures et indiquent aux candidats que les 7 heures de passerelle sont incluses dedans. Nous avons fait le test pour nous en assurer.

Ces pratiques seront difficiles à justifier en cas de contrôle. D’autant plus que ces leçons devront être consignées sur le livret numérique…


Faux départ pour la publication des offres de formation CPF moto et remorque

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La semaine dernière nous vous informions que les écoles de conduite pourraient créer leurs offres de formation CPF pour les permis moto et remorque à partir du 11 janvier. Cette information venait des portails EDOF et Mon Compte Formation. Ce matin, le décret attendu n’avait pas encore été publié. Nous vous relayons un appel à la prudence de l’Unidec. 

Chers adhérents, chères adhérentes, chers confrères,

L’UNIDEC s’est inquiété, au travers d’un échange de mails avec les services de la Caisse des Dépôts et Consignations, du flou et de l’inexactitude de certaines informations qui étaient diffusées, tant sur le portail EDOF à l’intention des organismes de formation, que sur le portail « Mon Compte Formation » à destination du public ».

Dans sa réponse, la Caisse des dépôts et consignations nous fait remarquer qu’à ce jour, le décret précisant les conditions d’application de la Loi Houlié n’est toujours pas paru, et que seul ce décret, signé du Premier Ministre et du Ministre du Travail fera foi.

Aussi, l’UNIDEC ne peut que vous appeler à la prudence à cette heure, tant dans la publication de vos offres que dans la contractualisation avec vos futurs élèves en attendant la parution de ce décret.

Enfin, concernant l’ensemble des nouvelles catégories, il est impératif d’informer vos prospects de la nécessité de prouver le caractère « professionnel » de la formation, notamment en faisant systématiquement remplir de la main du demandeur, et sans influencer ses arguments, la déclaration sur l’honneur que vous devrez impérativement garder dans vos archives.

Quoi qu’il en soit, le décret n’étant pas paru cette nuit, la publication des offres ne sera pas possible dans l’immédiat.


Manque d’inspecteurs du permis de conduire : « Dans le 94, la situation est intenable »

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Lors de l’annonce du « permis à 17 ans » à l’été dernier, certains professionnels s’étaient inquiétés des conséquences de la mesure sur le nombre de places d’examen et sur les délais de passage. Alors que la mesure n’est en place depuis quelques jours et que les inscriptions débutent à peine, plusieurs départements souffrent déjà d’un manque criant d’inspecteurs du permis de conduire. Le Val-de-Marne (94) est quant à lui dans une situation intenable, ce qui fait craindre pour la survie de certains établissements.

Une situation ancienne

Le manque d’inspecteurs dans le Val-de-Marne n’est pas nouveau. Les auto-écoles avaient manifesté devant la préfecture en mars 2023 et avaient obtenu des avancées. Un nouveau délégué avait été nommé au BER et la situation s’était quelque peu améliorée pendant l’été, avant de se dégrader brutalement en fin d’année.

Une nouvelle réunion d’urgence est organisée le 12 décembre en présence des organisations professionnelles. Interrogée, Christine Chauvet (gérante du CER Gil et Chris et présidente de Mobilians ESR pour le 94) nous a déclaré « l’effectif du département devrait être de 27 IPCSR. En 2023 déjà, nous n’avions que 23 IPCSR et maintenant les effectifs sont tombés à 14 IPCSR et 2 examinateurs de La Poste ». Ces absences sont dues à des arrêts maladies ou des mutations non remplacées. Elle ajoute « nous avons dans le département à peine 50% des effectifs… et notre département ne semble pas attirer ».

L’impact sur le nombre de place d’examen est immédiat. En décembre 2023, le seuil était de 3-3,1, en janvier 2024 il est de 2,9 et en février 2024, il est annoncé à 3,3. Pour Christine Chauvet, « on est partis pour avoir des seuils autour de 3 pendant toute l’année 2024, le temps que de nouveaux IPCSR soient formés ».

Une situation qui met en danger les écoles de conduite

Un enseignant de la conduite travaille entre 151 et 169 heures par mois. Pour que l’auto-école soit viable, elle doit remplir son planning et donc former minimum 5 élèves par mois et par enseignant (à raison de 35h en moyenne par élève en Île-de-France, NDLR). Lorsque les seuils sont à 3, cela pénalise les auto-écoles et les élèves.

Pour Christine Chauvet, « j’entends que certains départements ont des seuils à 5,9 alors que nous sommes en pénurie. Tout département qui a un seuil en dessous de 4 devrait recevoir des renforts d’inspecteurs ». Une mesure mise en place au lancement de RDVPermis qui semble-t-il a été abandonnée… Elle ajoute « les élèves du 94 et leurs parents payent des impôts comme tout le monde, ils ont le droit à un service public qui fonctionne ».

Pétition et courrier à la DSR

Pour dénoncer le manque de places d’examen, les auto-écoles du 94 ont commencé à faire circuler une pétition. Elle sera signée par les gérants d’école de conduite, par leurs salariés et par leurs élèves.

Un courrier est en préparation pour demander un rendez-vous à la DSR afin de leur faire part de l’urgence de la situation.

Les autres départements concernés

Le Val-de-Marne (94) n’est pas le seul département concerné. Des dizaines d’autres départements sont dans des situations plus ou moins critiques : la Val-d’Oise (95), l’Ille-et-Vilaine (35), l’Ain (01), les Deux-Sèvres (79), etc… La liste n’est pas exhaustive et les articles parus ces dernières semaines dans la presse quotidienne régionale témoignent de ces tensions bien réelles.

Fausses déclarations d’ETP et absence de contrôle

Comme souvent, lorsqu’une situation d’urgence survient, certains vont mettre en place des « mécanismes de survie » pour tenter de passer la crise. Selon Christine Chauvet, il est évident que les déclarations d’ETP de certaines auto-écoles ne sont pas correctes. Elle ajoute « quand je vois que certains ne prennent pas leur seuil de places alors que celui-ci est à 2,9. Je me pose des questions… ».

Les fausses déclarations d’ETP devaient être contrôlées et sanctionnées, et pouvaient aller jusqu’au retrait de l’agrément. Selon nos informations, ces contrôles ont été extrêmement rares, pour ne pas dire inexistants. Christine Chauvet ajoute « on nous a dit qu’avec le livret numérique ça allait être réglé, qu’il y aurait une totale transparence… j’attends de voir ».

En effet, il est hautement improbable que le livret numérique incite les « tricheurs » à arrêter de tricher. Certains ont déjà commencé à réfléchir à contourner le système d’une manière différente. La situation n’est pas prête de s’améliorer tant qu’il n’y aura pas :

  • un recrutement significatif d’inspecteurs, allant bien au-delà du saupoudrage promis par la DSR ;
  • la mise en place de contrôles effectifs avec des sanctions dissuasives.

Autrement dit : si on veut arrêter d’inciter les auto-écoles à la triche et à les monter les unes contre les autres, il faut « augmenter la taille du gâteau et non pas continuer à partager un gâteau qui est trop petit pour nourrir tout le monde. »


Le permis moto finançable grâce au CPF à partir du 11 janvier

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permis moto CPF

Cette fin d’année est décidément riche en rebondissements. Permis à 17 ans, conduite accompagnée autonome, livret numérique. Une nouvelle information est tombée cet après-midi sur la page d’accueil de la plateforme EDOF et elle était, elle aussi, très attendue :

Au 1er janvier 2024, tous les permis terrestres sont éligibles au CPF. Pour des raisons techniques, les organismes de formation pourront ajouter ces nouveaux permis à leur catalogue sur EDOF à partir du 11 janvier. Les titulaires de compte CPF pourront faire leur demande d’inscription dès le lendemain.

La Loi Houlié du 21 juin 2023

Pour mémoire, l’article 3 de la Loi Houlié du 21 juin 2023 « visant à faciliter le passage et l’obtention de l’examen du permis de conduire » étend la possibilité d’utiliser son compte personnel de formation (CPF) pour financer une formation préparant « aux épreuves théoriques et pratiques de toutes les catégories de permis de conduire d’un véhicule terrestre à moteur ».

Cette mesure devait entrer en vigueur au 1er janvier 2024. À quelques jours près, les délais devraient donc être respectés.

Des points en suspens

La Caisses des Dépôts et Consignations n’a pas encore mis à jour ses Règles d’éligibilité les actions « permis de conduire » (les règles actuelles datent de 2021). Ces nouvelles règles devront préciser quelles sont les formations éligibles et quelles sont celles qui ne le sont pas. Notamment, les formations ne donnant pas lieu à un examen…

Au moment où nous écrivons ces lignes, nous n’avons pas d’information sur l’éligibilité :

  • du permis AM ;
  • de la formation B96 ;
  • de la passerelle BEA vers B ;
  • de la passerelle A2 vers A.

Ces points devraient être clarifiés avant le 11 janvier 2024, date à laquelle les écoles de conduite pourront commencer à créer leurs formations sur EDOF.

Retrouvez également les offres de formation CPF des auto-moto-écoles près de chez vous sur VroomVroom.fr !