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Manque d’inspecteurs du permis de conduire : « Dans le 94, la situation est intenable »

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Lors de l’annonce du « permis à 17 ans » à l’été dernier, certains professionnels s’étaient inquiétés des conséquences de la mesure sur le nombre de places d’examen et sur les délais de passage. Alors que la mesure n’est en place depuis quelques jours et que les inscriptions débutent à peine, plusieurs départements souffrent déjà d’un manque criant d’inspecteurs du permis de conduire. Le Val-de-Marne (94) est quant à lui dans une situation intenable, ce qui fait craindre pour la survie de certains établissements.

Une situation ancienne

Le manque d’inspecteurs dans le Val-de-Marne n’est pas nouveau. Les auto-écoles avaient manifesté devant la préfecture en mars 2023 et avaient obtenu des avancées. Un nouveau délégué avait été nommé au BER et la situation s’était quelque peu améliorée pendant l’été, avant de se dégrader brutalement en fin d’année.

Une nouvelle réunion d’urgence est organisée le 12 décembre en présence des organisations professionnelles. Interrogée, Christine Chauvet (gérante du CER Gil et Chris et présidente de Mobilians ESR pour le 94) nous a déclaré « l’effectif du département devrait être de 27 IPCSR. En 2023 déjà, nous n’avions que 23 IPCSR et maintenant les effectifs sont tombés à 14 IPCSR et 2 examinateurs de La Poste ». Ces absences sont dues à des arrêts maladies ou des mutations non remplacées. Elle ajoute « nous avons dans le département à peine 50% des effectifs… et notre département ne semble pas attirer ».

L’impact sur le nombre de place d’examen est immédiat. En décembre 2023, le seuil était de 3-3,1, en janvier 2024 il est de 2,9 et en février 2024, il est annoncé à 3,3. Pour Christine Chauvet, « on est partis pour avoir des seuils autour de 3 pendant toute l’année 2024, le temps que de nouveaux IPCSR soient formés ».

Une situation qui met en danger les écoles de conduite

Un enseignant de la conduite travaille entre 151 et 169 heures par mois. Pour que l’auto-école soit viable, elle doit remplir son planning et donc former minimum 5 élèves par mois et par enseignant (à raison de 35h en moyenne par élève en Île-de-France, NDLR). Lorsque les seuils sont à 3, cela pénalise les auto-écoles et les élèves.

Pour Christine Chauvet, « j’entends que certains départements ont des seuils à 5,9 alors que nous sommes en pénurie. Tout département qui a un seuil en dessous de 4 devrait recevoir des renforts d’inspecteurs ». Une mesure mise en place au lancement de RDVPermis qui semble-t-il a été abandonnée… Elle ajoute « les élèves du 94 et leurs parents payent des impôts comme tout le monde, ils ont le droit à un service public qui fonctionne ».

Pétition et courrier à la DSR

Pour dénoncer le manque de places d’examen, les auto-écoles du 94 ont commencé à faire circuler une pétition. Elle sera signée par les gérants d’école de conduite, par leurs salariés et par leurs élèves.

Un courrier est en préparation pour demander un rendez-vous à la DSR afin de leur faire part de l’urgence de la situation.

Les autres départements concernés

Le Val-de-Marne (94) n’est pas le seul département concerné. Des dizaines d’autres départements sont dans des situations plus ou moins critiques : la Val-d’Oise (95), l’Ille-et-Vilaine (35), l’Ain (01), les Deux-Sèvres (79), etc… La liste n’est pas exhaustive et les articles parus ces dernières semaines dans la presse quotidienne régionale témoignent de ces tensions bien réelles.

Fausses déclarations d’ETP et absence de contrôle

Comme souvent, lorsqu’une situation d’urgence survient, certains vont mettre en place des « mécanismes de survie » pour tenter de passer la crise. Selon Christine Chauvet, il est évident que les déclarations d’ETP de certaines auto-écoles ne sont pas correctes. Elle ajoute « quand je vois que certains ne prennent pas leur seuil de places alors que celui-ci est à 2,9. Je me pose des questions… ».

Les fausses déclarations d’ETP devaient être contrôlées et sanctionnées, et pouvaient aller jusqu’au retrait de l’agrément. Selon nos informations, ces contrôles ont été extrêmement rares, pour ne pas dire inexistants. Christine Chauvet ajoute « on nous a dit qu’avec le livret numérique ça allait être réglé, qu’il y aurait une totale transparence… j’attends de voir ».

En effet, il est hautement improbable que le livret numérique incite les « tricheurs » à arrêter de tricher. Certains ont déjà commencé à réfléchir à contourner le système d’une manière différente. La situation n’est pas prête de s’améliorer tant qu’il n’y aura pas :

  • un recrutement significatif d’inspecteurs, allant bien au-delà du saupoudrage promis par la DSR ;
  • la mise en place de contrôles effectifs avec des sanctions dissuasives.

Autrement dit : si on veut arrêter d’inciter les auto-écoles à la triche et à les monter les unes contre les autres, il faut « augmenter la taille du gâteau et non pas continuer à partager un gâteau qui est trop petit pour nourrir tout le monde. »


Le permis moto finançable grâce au CPF à partir du 11 janvier

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permis moto CPF

Cette fin d’année est décidément riche en rebondissements. Permis à 17 ans, conduite accompagnée autonome, livret numérique. Une nouvelle information est tombée cet après-midi sur la page d’accueil de la plateforme EDOF et elle était, elle aussi, très attendue :

Au 1er janvier 2024, tous les permis terrestres sont éligibles au CPF. Pour des raisons techniques, les organismes de formation pourront ajouter ces nouveaux permis à leur catalogue sur EDOF à partir du 11 janvier. Les titulaires de compte CPF pourront faire leur demande d’inscription dès le lendemain.

La Loi Houlié du 21 juin 2023

Pour mémoire, l’article 3 de la Loi Houlié du 21 juin 2023 « visant à faciliter le passage et l’obtention de l’examen du permis de conduire » étend la possibilité d’utiliser son compte personnel de formation (CPF) pour financer une formation préparant « aux épreuves théoriques et pratiques de toutes les catégories de permis de conduire d’un véhicule terrestre à moteur ».

Cette mesure devait entrer en vigueur au 1er janvier 2024. À quelques jours près, les délais devraient donc être respectés.

Des points en suspens

La Caisses des Dépôts et Consignations n’a pas encore mis à jour ses Règles d’éligibilité les actions « permis de conduire » (les règles actuelles datent de 2021). Ces nouvelles règles devront préciser quelles sont les formations éligibles et quelles sont celles qui ne le sont pas. Notamment, les formations ne donnant pas lieu à un examen…

Au moment où nous écrivons ces lignes, nous n’avons pas d’information sur l’éligibilité :

  • du permis AM ;
  • de la formation B96 ;
  • de la passerelle BEA vers B ;
  • de la passerelle A2 vers A.

Ces points devraient être clarifiés avant le 11 janvier 2024, date à laquelle les écoles de conduite pourront commencer à créer leurs formations sur EDOF.

Retrouvez également les offres de formation CPF des auto-moto-écoles près de chez vous sur VroomVroom.fr !


Veille juridique : Arrêté du 19 décembre 2023 relatif au livret d’apprentissage numérique

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Veille juridique Auto-école

Après le décret instaurant le permis à 17 ans, paru la semaine dernière, la Déléguée interministérielle a la Sécurité routière a pris, le 19 décembre un arrêté relatif au livret d’apprentissage numérique. Ce décret est paru aujourd’hui, 27 décembre 2023, au Journal officiel.

Ce texte participe à la mise en œuvre de la loi n° 2019-1428 du 24 décembre 2019 d’orientation des mobilités qui indique qu’un livret numérique doit être ouvert à chaque élève (article L. 211-2 du code de la route).

Le livret d’apprentissage numérique devient obligatoire pour chaque catégorie de permis de conduire, et pour tout élève débutant la partie pratique de sa formation B ou motocyclette à compter du 1er janvier 2024 et PL ou BE à compter du 1er mars 2024. Le texte précise que les élèves ayant validé leur inscription (AIPC) avant le 1er janvier 2024 pour les catégories B et motocyclettes et avant le 1er mars 2024 pour les catégories poids-lourd et BE peuvent continuer à utiliser un livret papier sans limitation de durée.

Il intègre également l’obligation pour les établissements agréés de déclarer dans le livret d’apprentissage numérique d’un candidat son inscription à l’une des cinq formations qualifiantes. L’intégration des formations qualifiantes au livret numérique permettra de développer l’application CONSTA pour un meilleur contrôle de ces formations au cours de l’année 2024.

Par ailleurs, d’autres dispositions ont été clarifiées. Désormais, seule l’AIPC ou le récépissé prévu à l’annexe I justifient dans leur version papier ou dématérialisée de la qualité d’élève conducteur lors des formations sauf lors de l’évaluation préalable prévue à L. 213-2 qui ne nécessite, par définition, pas d’enregistrement préalable.

Bonnes fêtes à toutes et à tous🎄


La cartographie des écoles de conduite sur le site de la sécurité routière mise à jour

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Cartographie auto-école sécurité routière

Les écoles de conduite ont été informées par leur BER que le site de la cartographie des écoles de conduite vient d’être mis à jour. Plus d’un an après sa mise en ligne, certains des problèmes signalés dans notre dernier article ont été corrigés mais pas tous.

Sont désormais affichés les taux de réussite et nombre d’examinés pour les 3 groupes de permis par auto-école pour tous les départements à partir de données extraites le 14/12/2023 pour la période allant du 1er septembre 2023 au 30 novembre 2023. S’agissant des auto-écoles disposant d’un agrément valide mais sans résultats associés (cas des bureaux pour lesquels la gestion a été mutualisée sous un seul compte), le message suivant est affiché : « Pas de statistiques disponibles pour cet établissement sur la période. »

Conscientes des grosses lacunes du site, la DSR a multiplié les messages d’avertissement : « À l’attention des auto-écoles : toute anomalie constatée concernant votre établissement notamment sur la géolocalisation est à signaler au bureau de l’éducation routière de votre département. » Et plus loin : « Les données auto-écoles sont affichées à titre indicatif ».

Enfin, il est précisé dans le mail reçu par les écoles de conduite que « Les mises à jour seront trimestrielles et la période d’étude sera progressivement augmentée jusqu’à 12 mois. »

Ceux qui attendaient de ce site officiel qu’il soit fiable et à jour en seront pour leurs frais.


Permis à 17 ans : le décret enfin publié !

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permis 17 ans
Les professionnels l’attendaient avec impatience, il a enfin été publié. Le décret n°2023-1214 « portant abaissement de l’âge minimal d’obtention de la catégorie B du permis de conduire à dix-sept ans » a été publié hier, 21 décembre 2023, au Journal officiel.

À 3 jours de Noël, et 10 jours avant l’entrée en vigueur de la mesure, le Ministère de l’Intérieur daigne enfin « offrir » aux écoles de conduite un peu de visibilité. Le décret publié au Journal officiel est laconique, il ne contient que trois articles. Ce décret vient modifier l’article R221-5 du Code de la route.

Pour obtenir plus d’informations, il convient de se reporter aux courriers que la Déléguée interministérielle, Florence Guillaume, a fait parvenir aux organisations professionnelles. Voici, en résumé, le contenu de ces courriers :

1. Jeunes concernés par la mesure

La mesure bénéficiera à tous les jeunes âgé de 17 ans à l’entrée en vigueur du texte, quel que soit le mode de formation choisi. Cette généralité s’expliquant du fait que l’inscription et la présentation à l’épreuve théorique générale (ETG) sont déjà possibles :

  • dès 15 ans dans le cadre de la conduite accompagnée
  • et dès 16 ans dans le cadre de l’apprentissage traditionnel.

2. Journée Défense et Citoyenneté (JDC)

Les jeunes n’ayant pas été convoqués et ne pouvant présenter le certificat de participation à la JDC présenteront l’attestation provisoire de situation vis-à-vis du service national pour demande d’inscription à l’examen ou une demande de délivrance de titre.

3. Jeunes inscrits dans le cadre de l’apprentissage anticipé de la conduite (AAC) avant le 1er janvier 2024

Les candidats inscrits dans le cadre de l’AAC, ayant réussi l’examen avant l’âge de 18 ans en 2023 et n’ayant pas atteint leur majorité au 31 décembre 2023, pourront demander la délivrance du permis de conduire à la date de l’entrée en vigueur du futur décret (1er janvier 2024).

Ces jeunes pourront conduire seuls grâce au certificat d’examen du permis de conduire (CEPC) qui sera valable pendant 4 mois, à compter du 1er janvier 2024. La réglementation concernant le CEPC va être modifiée.

4. Equivalence AM option quadricycle à moteur

Les élèves inscrits dans le cadre de l’AAC et ayant validés leur formation initiale devraient pouvoir bénéficier d’une équivalence au Brevet de Sécurité Routière (BSR) correspondant à la catégorie AM du permis de conduire option quadricycle à moteur.

Cette mesure avait été proposée il y a quelques semaines par Patrick Mirouse, le président de l’ECF, sous le nom de « conduite accompagnée autonome ».

5. Veille de l’ONISR

L’Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR) assurera un suivi de l’impact de la mesure du permis à 17 ans sur la sécurité routière.

6. Examens et délais d’attente

Afin de tenir compte de l’augmentation de la demande d’examens, le ministère de l’Intérieur recrutera en 2024 :

  • 38 inspecteurs du permis de conduire et de la sécurité routière supplémentaires ;
  • 35 examinateurs supplémentaires.

Les auto-écoles toujours dans l’attente

Ces informations viennent donner un peu de clarté mais ne répondent pas à l’ensemble des interrogations que se posent les professionnels de l’enseignement de la conduite, notamment :

  1. sur la suppression du délai pour pouvoir effectuer la formation passerelle BEA vers B ;
  2. sur la possibilité d’avoir recours au CPF pour financer des formations d’autres catégories de permis (et principalement le permis moto).

Nous vous tiendrons informés dès que ces informations seront en notre possession.


Livret numérique : les auto-écoles non labellisées seront pénalisées

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règles calcul ETP livret numérique

Le livret numérique sera obligatoire à compter du 1er janvier 2024. La semaine dernière, la DSR présentait aux organisations professionnelles les nouvelles règles applicables pour le calcul des ETP (et donc l’attribution des places d’examen). Contrairement à la volonté affichée par la loi, ces règles ne sont ni plus simples, ni justes. Notre billet d’opinion.

Des règles plus simples ?

Prévu par la mesure n°8 du rapport Dumas, le livret numérique doit garantir davantage de transparence aux élèves, une portabilité facilitée en cas de changement d’établissement et permettre de faire « baisser le prix du permis de conduire. » Pour les écoles de conduite, le livret numérique doit permettre une « simplification et garantie de règles de concurrence loyale : le livret numérique permettra d’automatiser la mise à jour du seuil formateur des AE dans RdvPermis sur la base des heures de formations déclarées. »

Ces règles sont décrites dans un document de 14 pages et résumées sur le visuel ci-dessous :

Règles applicables pour le calcul des ETP

règles calcul ETP livret numérique

Sur le papier, ces règles sont simples mais comme souvent, le diable se cache dans les détails. Un détail nous a particulièrement interpellé. Les accompagnements à l’examen ne seront comptés dans les ETP uniquement si l’école de conduite dispose du label de qualité.

Des règles qui changent en cours de route

Lors de la mise en place du label en 2018, la DSR avait communiqué sur les avantages que conférait le label de qualité : la possibilité de faire les formations passerelles B78 vers B, la possibilité de dispenser des formations post-permis, un référencement sur une plateforme officielle et sur Datadock. En 2021, les critères du label ont été revus et le celui-ci donne désormais accès à la certification Qualiopi (si l’école de conduite est organisme de formation)… et donc aux financement CPF.

Ces avantages étaient clairement annoncés et les écoles de conduite pouvaient décider, en connaissance de cause, si elles souhaitaient se labelliser ou pas. Début décembre 2023, ce sont 3930 auto-écoles qui étaient labellisées, soit environ 1/3 des écoles de conduite (davantage en réalité si l’on considère que certains gérants décident de ne labelliser qu’un seul bureau).

Pour les quelques 8000 bureaux non labellisés, les accompagnements à l’examen ne seront pas comptabilisés dans les ETP. Exemple : une auto-école non labellisée qui réalise 300 examens sur l’année perdra l’équivalent de 6 à 10 places d’examen par rapport à la même structure qui serait labellisée.

Cette règle « sortie de nulle part » n’est mentionnée ni sur le site de la sécurité routière, ni dans l’arrêté de 2018, ni même dans celui de mars 2021. Elle pose à notre sens plusieurs problèmes.

Les auto-écoles non labellisées « présumées coupables »

Les défenseurs de cette nouvelle règle diront que « les auto-écoles labellisées ont l’obligation d’envoyer en examen un enseignant diplômé » (et non pas une personne chargée de l’administratif). Certes, mais cela ne veut pas dire que les auto-écoles non labellisées font accompagner leurs élèves uniquement par des personnes non diplômées.

Cette règle revient à pénaliser, par principe et sans discernement, les auto-écoles non labellisées. Elle n’est ni juste ni loyale.

Une obligation implicite à se labelliser pour ne pas être pénalisé

En conférant toujours plus d’avantages aux écoles de conduite labellisées, la volonté de la DSR est d’inciter le maximum d’auto-écoles à se labelliser (y compris contre leur gré). Lorsqu’une auto-école a décidé de ne pas demander le label depuis 5 ans, c’est qu’elle n’en a pas l’utilité. Faire en sorte de pénaliser celles qui ne voudraient pas (ou ne pourraient pas) se labelliser est tout sauf juste.

Par ailleurs, cela doit amener à une vraie réflexion sur la « valeur » effective du label de qualité décerné par le Ministère. Ce label avait pour objectif de récompenser des auto-écoles vertueuses s’engageant sur un certains nombre de critères.

Aujourd’hui, un tiers des écoles de conduite sont labellisées. Si demain cette proportion monte à 50% ou 75%, comment est-ce que les candidats feront-ils la différence entre une bonne auto-école et une mauvaise. Les deux auront un sticker jaune sur leur vitrine avec la Marianne.

Autrement dit, si l’on se met à distribuer des médailles à tour de bras, la médaille en question ne vaudra bientôt plus rien.

Une labellisation de plus en plus compliquée

Un autre problème, réside dans le fait que la labellisation coûte de l’argent. Que l’auto-école se fasse accompagner ou qu’elle monte son dossier elle-même, les processus à mettre en place prennent du temps et l’entreprise doit assumer ces coûts.

Par ailleurs, l’obligation de souscrire à une garantie financière pose problème. Après deux années plutôt fastes, les écoles de conduite connaissent un sérieux ralentissement de leur activité depuis la fin de l’été. Toutes n’auront pas un bilan 2023 positif et ne pourront pas renouveler leur garantie financière facilement.

Ces surcoûts liés au label devront être répercutés sur les tarifs des formations. L’objectif affiché de « faire baisser le prix du permis » s’éloigne chaque jour un peu plus…

D’autres incohérences relevées

La comptabilisation des accompagnements aux examens pour les seules auto-écoles labellisées n’est pas la seule incohérence relevée :

  • un leçon d’un heure en conduite accompagnée compte pour 1,2… quand une leçon B classique compte 1. L’explication avancée est que les élèves en conduite accompagnée ont – en moyenne – besoin de moins de leçons que les élèves en formation traditionnelle. Cette explication ne tient pas, et elle va à l’encontre du système général mis en place. Si le nombre de leçon effectuée et/ou le taux de réussite entre en compte, pourquoi ne pas distinguer l’enseignant qui dispense un cours en boîte manuelle de celui qui enseigne en boîte automatique ?
  • les formations passerelles (exemple : B78 vers B) comptent, alors même qu’elles ne donnent pas lieu à un examen.
  • Les leçons sur simulateur comptent, qu’elles soient effectuées par un enseignant ou pas. D’une part, l’arrêté du 22 décembre 2009 prévoit la possibilité d’avoir recours à un simulateur. D’autre part, le label de qualité (critère 4.1) prévoit que « Si l’établissement dispose d’un simulateur, la présence systématique d’un enseignant est obligatoire, à l’exception du travail de la compétence 1 « maîtriser le maniement du véhicule de la catégorie B du permis de conduire dans un trafic faible ou nul » mentionnée à l’arrêté du 29 juillet 2013 relatif au livret d’apprentissage de la catégorie B du permis de conduire. ». En d’autres termes, le temps de travail d’une secrétaire non diplômée qui serait présente pendant qu’un élève travaille la compétence 1 peut être comptabilisé et entrer dans le calcul des ETP.

Qu’on soit pour ou contre le nouveau système, on avait un mode de calcul clair et lisible « 1 ETP = X places d’examen. » Ce système est en train d’être complexifié à l’extrême avec des cas particuliers, des exceptions, etc… jusqu’à le rendre incompréhensible.


Livret numérique : la DSR apporte des précisions

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Livret numérique auto-école (1)

Le passage au livret numérique à compter du 1er janvier 2024 est, pour beaucoup, source d’interrogation (et pour certains de stress). En début de semaine, les différents Bureaux de l’éducation routière (BER) ont diffusés, auprès des auto-écoles, les règles applicables dès le mois prochain.

Ces règles ont été présentées le 5 décembre par la DSR aux responsables des organisations professionnelles et réseaux de l’éducation routière.

Un mode de calcul revu (et complexifié)

L’un des objectifs du livret numérique est la « simplification et garantie de règles de concurrence loyale : le livret numérique permettra d’automatiser la mise à jour du seuil formateur des AE dans RdvPermis sur la base des heures de formations déclarées. »

Dans un document explicatif fournis aux écoles de conduite, la DSR précise les modalités de calcul retenues, par catégorie, par filière et selon que l’auto-école dispose (ou non d’un simulateur de conduite). Ce document est téléchargeable ici.

Pour ce qui est de la « simplification » et la « garantie de règles de concurrence loyale », chacun est libre de se faire une opinion.

Calendrier et modalités de mise en place

Voici les règles communiquées par les BER, en fonction des différentes filières et des différentes catégories de permis.

Nous vous les livrons telles quelles :

  1. Tout élève inscrit (Attestation d’inscription au permis de conduire AIPC faisant foi) avant le 1er janvier 2024 n’a pas obligation de passer sur un livret dématérialisé s’agissant des catégories B, B1 et groupe moto.
  2. Tout élève inscrit (AIPC faisant foi) avant le 1er mars 2024 n’a pas obligation de passer sur un livret dématérialisé s’agissant de la catégorie BE et de celles relevant du groupe lourd (PL).
  3. Les règles de présentation en examen de l’attestation de fin de formation initiale pour les candidats AAC vont être précisées et simplifiées.
  4. Une école de conduite (AE) peut transmettre les données obligatoires du LN, soit via un logiciel de gestion, soit via un portail pédagogique.
  5. Le calcul automatisé des ETP B et moto débutera en juin 2024, il est donc nécessaire que chaque AE soit équipée d’une solution de transmission des données obligatoires au plus tard au 1er avril 2024.
  6. Le calcul automatisé des ETP PL débutera en septembre 2024, il est donc nécessaire que chaque AE soit équipée d’une solution de transmission des données obligatoires au plus tard au 1er juin 2024.
  7. Le calcul automatisé des ETP pour tous les groupes sera réalisé sur la base des 2 premiers mois d’historique au moment de l’amorçage du système.
  8. La période de référence pour les ETP B augmentera au fil de l’eau jusqu’à 4 mois, avec glissement ensuite chaque mois (avec évaluation lors des prochains comités de suivi).
  9. La période de référence pour les ETP moto augmentera au fil de l’eau jusqu’à 6 mois, avec glissement ensuite chaque mois (avec évaluation lors des prochains comités de suivi).
  10. La période de référence pour les ETP PL sera précisée lors du prochain comité de suivi de la mise en place du LN.
  11. Seules les heures réalisées sur des simulateurs validés (c’est à dire conforme au  cahier des charges) seront éligibles à compter dans le LN.
  12. Les développements et évolutions se feront de manière itérative dans la même logique de co-construction que celle mise en place pour RdvPermis.

Agora, la nouvelle application dédiée aux gérants d’auto-école

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Agora Application gérants auto-école

Cette nouvelle application mobile, 100% gratuite, est éditée par le site VroomVroom.fr. Conçue pour les gérants d’écoles de conduite, elle leur permet de rester informés sur l’actualité du secteur et d’échanger entre eux, grâce à une messagerie. De nouvelles fonctionnalités viendront enrichir l’application dans les mois à venir.

Des informations métier postées tous les jours

Il est parfois compliqué de suivre les évolutions d’un secteur qui n’a cessé d’être réformé depuis 2015. L’application Agora propose aux gérants de suivre l’actualité des auto-écoles et du permis de conduire grâce à une revue de presse quotidienne.

Elle comprend :

  • des articles de la presse spécialisée ou généraliste ;
  • des communiqués de presse des organisations professionnelles représentatives ;
  • des interviews des acteurs qui comptent ;
  • des nouveaux produits proposés par les différents fournisseurs ; et,
  • un veille juridique sur les évolutions du code de la route.

Elle permet de rester informé et de répondre au critère n°6 du label de qualité (veille pédagogique, technologique et réglementaire).

La nouvelle messagerie pour les auto-écoles

Beaucoup de gérants d’auto-école regrettent la messagerie Printel® qui leur permettait d’échanger avec leurs collègues et avec l’administration. Dans certains départements, des groupes WhatsApp se sont constitués de manière plus ou moins anarchique. La qualité des débats et des intervenants n’est pas toujours au rendez-vous et la frontière entre vie professionnelle et vie privée n’est pas respectée.

L’application Agora dispose d’une messagerie inter-auto-écoles qui permet aux gérants d’écoles de conduite de communiquer entre eux, mais aussi avec tous les acteurs du permis de conduire (organisations professionnelles, fournisseurs, opérateurs du code, etc).

Comme la messagerie Printel®, elle comprend des groupes rassemblant les auto-écoles d’un département… mais pas seulement ! Chacun a la possibilité de créer un groupe sur une thématique particulière (offre d’emplois, vente de fonds de commerce, entraide pour la labellisation, fonctionnement d’EDOF, formation professionnelle, etc…) et d’inviter ses collègues à le rejoindre.

Les organisations professionnelles peuvent utiliser la messagerie pour communiquer à destination de leurs adhérents (groupes privés) ou à destination de l’ensemble du secteur (groupes publiques).

Téléchargez Agora !

L’application est disponible sur iOS (iPhones) et sur Android. Elle est téléchargeable sur les différents store :

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Pour se connecter l’auto-école doit disposer d’un compte utilisateur (gratuit) sur VroomVroom. Plus de 9000 auto-écoles disposent déjà d’un compte, si ce n’est pas le cas, vous pouvez créer votre compte ici. En cas de difficulté à vous connecter ou de mot de passe oublié, n’hésitez pas à écrire un mail à l’adresse contact@vroomvroom.fr.

Agora

Stupéfiants au volant : assurez-vous en toute situation !

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consommation drogue alcool volant assurance

La consommation d’alcool ou de substances illicites au volant expose à des conséquences sérieuses, de la suspension du permis à la résiliation du contrat d’assurance auto. Pour ceux confrontés à cette situation délicate, que ce soit suite à un accident sous l’emprise de stupéfiants ou en cas de flagrant délit, certaines assurances se révèlent particulièrement utiles !

Les dangers de la conduite sous l’emprise des stupéfiants

La consommation de stupéfiants est strictement interdite par la loi, à cause des effets nocifs que ces substances pourraient avoir sur la santé des consommateurs. Au volant, la prise de stupéfiants chez un automobiliste a pour effet de ralentir son temps de réaction, sa concentration, et ses réflexes. C’est la raison pour laquelle l’abus d’alcool et l’usage de stupéfiants par les conducteurs sont sévèrement sanctionnés par la loi, car augmentent considérablement le risque d’accident mortel.

Que dit la loi en cas d’usage d’alcool et de stupéfiants au volant ?

Un automobiliste signalé positif aux drogues, ou avec un taux d’alcoolémie supérieur à la limite autorisée, perd immédiatement 6 points sur son permis de conduire, et paie une amende de 4500 euros. Il risque également jusqu’à deux ans de prison et son véhicule peut être placé en fourrière.

En cas d’accident et en fonction de sa gravité, plusieurs sanctions supplémentaires peuvent s’appliquer au conducteur à l’instar de la suspension temporaire ou du retrait du permis de conduire. Une situation qui parfois a pour conséquence la résiliation du contrat de l’assurance auto par l’assureur.

Les compagnies d’assurance à l’instar de Eastassur proposent des Assurances Auto Stupéfiants adaptées pour les conducteurs à la recherche d’un assureur à la suite d’une suspension, ou d’un retrait de permis de conduire.

Les sanctions mises en place par l’assureur

Les compagnies d’assurance sont particulièrement strictes en ce qui concerne la prise de stupéfiants au volant, et les sanctions peuvent aller jusqu’à la résiliation du contrat d’assurance auto. La prise de drogues et de stupéfiants font partie des exclusions de garantie pouvant être mises en place par votre assurance auto, surtout en cas d’accident de la circulation.

Pour un conducteur ayant consommé des drogues et qui provoque un accident grave, l’assureur peut lui imposer deux types de malus : le premier pour être à l’origine du sinistre, et le second pour avoir été testé positif aux drogues.

Dans le cas où le test positif à la consommation de stupéfiants fait partie des exclusions de garantie, il est possible que l’assureur décide de ne pas indemniser l’assuré que ce soit partiellement ou totalement. La décision finale de l’assureur sera motivée par la gravité du sinistre, les circonstances de l’accident et le montant des indemnités.

En cas de prise volontaire de substances illicites par l’assuré et si ce dernier est l’auteur principal du sinistre, ou une simple victime, la compagnie d’assurance se réserve le droit d’appliquer certaines sanctions :

  • Réduire ou supprimer l’indemnisation à verser à l’assuré
  • Déchéance de la garantie d’assurance
  • Résiliation du contrat d’assurance

Drogues au volants : les conséquences sur l’assurance auto

Votre contrat d’assurance auto peut être résilié par la compagnie d’assurance si vous êtes responsables d’un accident après avoir consommé des substances illicites. Cependant, la résiliation n’est pas automatique et l’assureur peut tout simplement annuler toutes les indemnisations auxquelles a droit l’assuré.

Cependant, la suspension ou le retrait de permis de conduire à la suite d’un accident entraîne la résiliation du contrat par l’assureur. Quant à l’assuré, il sera inscrit au registre de l’AGIRA (Association pour la Gestion des Informations sur le Risque en Assurance). Si le motif de résiliation est lié à la consommation de stupéfiants, l’ex assuré aura toutes les peines du monde de trouver un nouvel assureur. Il devra se tourner vers une compagnie d’assurance qui propose des assurances auto stupéfiants.


Congrès ECF 2023 : Nouvelles mobilités et conduite accompagnée

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Patrick Mirouse, président du groupe ECF

Le week-end dernier se tenait à La Rochelle, le Congrès annuel des ECF (École de Conduite Française). Un congrès qui a rassemblé environ 250 adhérents et partenaires, autour du mot d’ordre : « Déplaçons-nous autrement ». PermisMag était présent sur place.

Le Groupe ECF s’engage pour les nouvelles mobilités

Les experts dressent le même constat

Pour parler « nouvelle mobilités », le Groupe ECF a invité un panel d’experts : Olivier Schneider (Président de la FUB), Jean Ambert (membre de la Fédération Professionnelle de la Micro-Mobilité), Frédéric Mourier (fondateur d’Avatar Mobilité), Laurent Perron (Les shifters) et Jean-Pierre Martin (Mov’easy By ECF…).

Ces derniers ont pu partager leur expérience et leur savoir dans plusieurs ateliers et tables rondes. Tous partagent le même constat implacable : pour des raisons économiques, écologiques ou technologiques, les nouvelles mobilités (ou mobilités actives) font désormais partie intégrante de nos déplacements.

Comme la mise en pratique vaut toutes les explications théoriques, les adhérents ont ensuite été invités à expérimenter les outils mis à disposition : trottinettes et vélos électriques, gyropodes.

Patrick Mirouse, président du Groupe ECF, Olivier Schneider, président de la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB), Jean Ambert, membre de la FP2M et Gérard Hernja, chargé de recherche pédagogique et responsable ECF Le LEEM

Patrick Mirouse

Une nouvelle offre de formation disponible dès 2024

Patrick Mirouse, Président du Groupe ECF, a présenté aux adhérents la nouvelle offre de formation qui sera disponible en début d’année 2024. Les écoles ECF qui souhaitent se positionner sur le sujet disposeront d’une méthode pédagogique originale et d’outils dédiés (trottinettes et vélos électriques, gyropodes).

Interrogé à l’issue du Congrès, Patrick Mirouse dresse un bilan très positif des trois jours : « Nos adhérents ont fait preuve d’un réel intérêt pour la problématique des nouvelles mobilités. Nous souhaitions d’une part leur faire prendre conscience que l’intégration des nouvelles mobilités dans les déplacements quotidiens était plus que positive, pour des raisons écologiques et économiques bien sûr. Mais aussi, d’autre part, qu’il est indispensable que le Groupe ECF, en tant qu’organisme formateur de référence, apporte une réponse pédagogique de qualité aux problématiques de sécurité routière apparues avec ces nouveaux usages ».

Le réseau ECF et sa Responsable Communication Olivia Bonelli en atelier conduite EDPM

La DSR accueille favorablement la proposition ECF de « conduite accompagnée autonome »

Lors de son intervention, la déléguée Interministérielle à la Sécurité Routière, Florence Guillaume, s’est déclarée favorable à ce que l’A.F.F.I. (Attestation de Fin de Formation Initiale) donne désormais de fait une équivalence au permis AM quadricycle.

Cette proposition vise à ce que les plus de 15 ans inscrits en conduite accompagnée (AAC) et titulaires de l’AFFI puissent prendre le volant d’un quadricycle léger sans avoir besoin de passer leur permis AM.

Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la Sécurité Routière et Patrick Mirouse, président du Groupe ECF

Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la Sécurité routière et Patrick Mirouse, Président du Groupe ECF

Cette demande du Groupe ECF, exprimée dans le cadre du Permis à 17 ans vise à renforcer l’autonomie et la sécurité des plus jeunes au volant. En effet, le jeune inscrit en conduite accompagnée pourrait multiplier ses heures de conduite en toute autonomie, engranger de l’expérience au volant, assurer la réussite de son permis de conduire grâce à l’expérience acquise mais surtout bénéficier d’une conduite plus sûre tout au long de sa vie. La formalisation de cette équivalence est en cours d’étude par la Direction de la Sécurité Routière.

Crédit photo : @Florent Fauqueux