Mobilians se réunissait la semaine dernière en Congrès au Havre. Les équipes de la DSR et les personnes en charge du développement de RDVPermis étaient présentes. Nous avons demandé à Patrice Bessone, président de Mobilians Éducation et sécurité routière, son opinion sur la plateforme RDVPermis.
Un outil juste et transparent
Selon le président de Mobilians ESR, « RDVPermis est la meilleure application pour répartir les places, en transparence. Avec RDVPermis, il n’y a plus d’injustice dans la répartition des places comme c’était le cas auparavant. »
S’il reconnaît qu’il y a un certain mécontentement chez un petit nombre d’auto-écoles, il appelle à ne pas confondre les causes et les effets. « Il ne faut pas se tromper. RDVPermis est un outil, il ne fait pas de la magie. RDVPermis ne produit pas plus de places. L’outil est uniquement chargé de répartir les places d’examen. Il ne peut pas être tenu pour responsable de la pénurie d’inspecteurs et des autres dysfonctionnements. »
Trois explications au manque de places d’examen
Selon Patrice Bessone, le principal point de mécontentement tient au manque de places d’examen. Il identifie trois raisons.
Les auto-écoles fraudeuses et celles qui faisaient un commerce de places
« Certaines auto-écoles utilisaient de façons malveillantes la MNA ce qui leur permettait de faire une répartition parallèle (gratuite ou payante). Ces auto-écoles sont mécontentes car on leur a retiré toute marge de manoeuvre. » Il accuse également les auto-écoles qui ont recours au travail dissimulé. « Les auto-écoles qui payaient leurs enseignants en espèces sont prises au piège. Elles ne peuvent pas déclarer ces enseignants et elles ont perdu un grand nombre de places par rapport au mode de calcul en vigueur avec la MNA. » Enfin, « il y a certaines auto-écoles qui ne sont pas intéressées par la formation, qui ont des taux de réussite de 20%, ces auto-écoles là font du business et ne pourront pas s’en sortir avec RDVPermis. À celles là je dis « il faut changer de métier ». »
Les BER qui « sabotent » le système
Pour Patrice Bessone, une partie du mécontentement est également à chercher du côté de l’administration. « Certains BER travaillent très bien, s’investissent, font leur maximum pour que tout aille bien. D’autres n’y mettent pas du leur. Quand on me dit que certains publient systématiquement les places avec 45 minutes de retard, je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est délibéré… J’appelle ça du sabotage. » Et il ajoute « il faut que l’administration rappelle ces délégués à l’ordre et leur dise de faire le nécessaire. »
Le manque d’inspecteurs
Pour Patrice Bessone, le manque d’inspecteurs est la troisième cause de la grogne des écoles de conduite.
Selon lui, « il y a des départements où tout va bien, mais il y a également des départements où il y a un manque de places, dû à un manque d’inspecteurs. C’est sur ce pilier qu’il faut travailler. RDVPermis a permis au Ministère de l’Intérieur d’identifier précisément le déficit. Il faut aller au-delà des 100 recrutements prévus sur 3 ans. Mobilians demande de recruter 200 inspecteurs supplémentaires et surtout les positionner dans les départements en tension. »
Cette position est radicalement aux antipodes des résultats du sondage réalisé par permismag auprès de la profession. Il est donc très curieux, pour ne pas dire paradoxal, de se placer en représentant principal de la profession et de se foutre à ce point de ceux qu’on est censé représenter. Je vous laisse méditer là dessus…
Le fait de soutenir un système aussi peu abouti (pour rester courtois) me laisse à penser qu’il y a eu participation active à la conception du « machin ». Le degré surréaliste de mauvaise foi mis en œuvre pour clamer les bienfaits du dispositif ne serait alors que l’expression d’une situation inconfortable vis à vis des pouvoirs publics. Critiquer publiquement rdvpermis alors qu’on a participé à son élaboration reviendrait à se désavouer ouvertement, ce qui est pour le moins gênant quand on se positionne comme force d’interposition entre une Administration borné et une profession par essence désunie et qui finalement représente peu de chose.
L’autre alternative serait que l’immense majorité de la profession qui conspue ce dispositif ne comprend rien à rien, que les gérants, enseignants et autres secrétaires fantasment purement et simplement leurs difficultés.
Chacun jugera…